Fragment #13 - Rupture

Le 29 Août 2006

François, mon amour,
Je t’écris cette lettre alors que tu es là, près de moi, endormi dans mon lit. Je n’arrive pas à trouver le sommeil depuis que tu es arrivé car je n’ai de cessé de me poser des questions. J’écoute ta respiration lente, j’observe ton torse se soulever au rythme de ta respiration. Si tu savais comme je t’aime. Je sais que tu ne comprends pas ce que je ressens, pourquoi malgré mon amour, je ne veux pas être avec toi. Je veux profiter de la vie pour le moment, ne pas rester enfermée dans la cage dorée que tu me proposes. Et puis, New York est ma ville, je me sens bien ici alors que toi tu t’y sens contraint. Mon rêve n’est pas le tien et inversement. Alors pourquoi je devrais abandonner mon rêve ? Je ne suis pas superficielle ou égoïste. J’ai envie de réussir et je ne veux pas me contenter de ce que tu peux m’offrir. En lisant ces mots je sais que tu penses que toi tu pourrais venir ici. Mais, je ne veux pas. Ta vie a toi est la bas et il n’y a rien pour toi ici. Ça me fait mal de t’écrire ça et pourtant je me dois de le faire. François, tout est fini entre nous. Lorsque tu retourneras en France et que tu liras cette lettre, il sera trop tard. Tu décachetteras notre lettre de rupture, tu mettras à nu la vérité : On est pas fait l’un pour l’autre. Je t’aimerai toujours François…
Je retourne me coucher près de moi et je continuerai à jouer au couple. Appelle ça lâcheté, j’appellerai ça Amour !
Adieu, à jamais… à tout de suite.

Camille

Je plie la lettre et la glisse dans l’enveloppe blanche. Je la mets dans mon sac et je la posterai demain. Je me glisse à mon tour dans mes draps blancs et je me colle dans le dos de mon homme. Son corps est chaud. Je viens de te quitter et tu ne te rends pas compte. Je sens une larme se frayer un chemin à travers mon cœur, je fonds. Il a dû le sentir car il se retourne et m’offre son torse comme crève-douleur. La rupture est consommée, il ne me reste plus qu’à la poster. Demain…