- Salut.
- Bonjours Elliott, ça va ?
Sa voie est tremblotante et hésitante. Il n’est pas à l’aise.
- Ecoute Gab, t’as toujours été un très bon ami pour moi. Et puis, le jour de la mort de Victor, tu es devenu le meilleur. Je ne sais pas si mon envie de sortir avec toi est due au fait que nous avons vécu de fortes choses ensembles ou si c’est parce que je t’aime réellement. Je ne sais plus si je t’ai jamais vraiment aimé. Du moins, aimer d’amour. Parce que je t’aime, tu comprends ? Je t’aime en tant qu’amis. Après je ne sais pas ce qu’il en est réellement. C’est très bizarre tu sais. Et puis le fait de savoir cette semaine que tu n’étais…
Elliott, dans toute sa splendeur. Comment tourner autour du pot sans jamais l’atteindre ? Il devrait écrire un livre. Depuis tout petit il est comme ça. Il sait faire durer les choses. Parfois trop souvent et trop longtemps d’ailleurs. En plus, il a du s’entraîner devant son miroir pendant des heures pour préparer son discours. D’habitude, je le laisse trouver ses mots tout seul et je lui demande d’aller droit au but mais comme je sens que ça me concerne aussi, je décide de l’aider.
- Arrête tout de suite là Elliott. On est deux dans cette affaire et, m’en veux pas, mais je veux pas subir cette situation trop longtemps. Allons droit au but. Tu veux t’arrêter là avec moi à cause du fait que je ne sache même pas si j’ai couché avec Mathieu ?
- Oui, mais tu sais…
- Et tu préfères que ce soit comme ça car mon amitié t’es très chère ?
Je suis désolé d’être si directif mais il a l’habitude. Ca ne nous plaît pas énormément, mais lui, comme moi, savons qu’une rupture doit être rapide.
- Oui.
- Moi aussi je pense ça Elliott. Je ne sais pas si faire de toi mon petit-ami est la meilleure chose. Je t’aime comme ami mais je n’ai pas envie de risquer cette amitié à cause de ce genre d’histoire. Alors on s’arrête là aujourd’hui d’accord ?
- Ca me va Gabriel.
- Et on essaie d’oublier ce moment où nous avons été ensemble d’accord ? Après tout, on a toute la vie pour s’apercevoir de la qualité de cette décision, non ?
- Oui c’est sûr ! Mais surtout Gab, Amis pour la vie ?
- Amis pour la vie.
Confiant et rassuré, il raccroche. Bizarrement, je suis content de la tournure qu’a pris notre relation.