Fragment #416 – Comme dans une pub Levi's

Mon pantalon se déchire lentement. Tu connais les règles du jeu. Regarde le tissu se découper, se fendre. Ca remonte depuis les chevilles pour découvrir mes mollets, mes genoux, puis mes cuisses. Et les multiples coutures s'ouvrent sur mon tee-shirt, sillonné par tes mains invisibles. Tes lèvres heurtent les miennes. Nos corps en sous-vêtements, l'un contre l'autre. Et il n'y a plus ni de haut ni de bas. La pièce se renverse, tout s'écroule au plafond. Les choses que rien ne peut retenir, car elles ont oublié de s'aimer.
Goran, ni toi ni moi ne pouvons tomber.
Est-ce que je t'aime ?
Est-ce que tu m'aimes ?
Est-ce que nous sommes heureux ?
Tu me pousses vers le lit, et il me semble que le temps s'écoule dans l'autre sens, car tes mouvements se déploient comme dans un liquide épais, comme une vidéo montée à l'envers. Est-ce que tout a commencé dans les draps ?
T'ai-je aimé avant de te désirer ?
« On se croirait dans une pub Levi's. »
Tout est magique avec toi. Un spectacle visuel à chaque instant.
*la cire en pleurant révèle un triste tableau, car derrière les images montées à l'envers, qu'y a-t-il vraiment ?*
Je ne sais pas.
Je défonce les murs en courant. Comme le loup Fenrir dans le Temple de Hathor, secouru jadis par Jupiter au Coeur Etoilé. Et les rets du désir ne peuvent rien contre Ca.
Ecris.
Ecris moi des mots sur tes cordes vibrantes, à l'encre de tes doigts fiévreux et mobiles. Ecris moi des psaumes que je n'oublierai pas.
Et je jouerai des notes sur le papier crissant, où mon crayon en dansant dessine des boléros.
Viens nager avec moi dans l'Ether immense, viens te fondre dans la nuit, là où seront révélés les Arts et la Magie.
*je délire*
Arrache moi mes vêtements, déshabille moi, baise moi je n'en peux plus. Je veux me noyer dans le port de tes yeux. Là où tout est bleu pétrole.
Je suis en plein trip.
Je suis amoureux.