Fragment #113 – Un mardi entre amis

09h07. Réveil tendre dans son parfum sucré. Son odeur suave. Ses draps moites. Nos retrouvailles furent chaleureuses. Elle m'a raconté son weekend à Montbard dans la voiture mais pas plus longtemps. À peine descendus du véhicule et montés dans son appartement, elle nous enfermait à double tour pour la nuit. Mais comme la dernière fois j'ai eu avant de m'endormir l'impression, empereur romain, d'avoir violé une esclave. Je n'ai pas posé de question.

On entend pendant que l'on déjeune le bruit sourd de la pluie qui bat les vitres. Foutu mois de juin.
Du café dans la bouche, une tartine dans la main, j'ai ses yeux et son sourire en pleine vue. Elle est belle – même au réveil.
J'envoie un message à Lilian pour savoir ce qu'il fait ce midi. Message envoyé. Je fais la vaisselle du petit déjeuné et du repas d'hier soir pendant que ma belle va prendre sa douche. Elle vient à moitié nue m'embrasser dans le dos. Ça me chatouille. Elle retourne dans la salle de bain.
Gros vacarme dans ces murs endormis lorsque sonne mon téléphone.
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« Ma puce, ça te dis de manger avec Lilian et Robin à midi ? »
Je crois déceler à travers l'eau de la douche et la porte de la salle de bain quelque chose qui ressemble à un oui.
On convient donc d'un rendez-vous pour 12h30 place du Bareusey.

Nous sommes finalement installés à Flunch à cause du temps. J'ai pris du bœuf, et c'est la troisième fois que je me lève pour aller chercher des légumes. Il fait bon à l'intérieur. Lilian m'accompagne son assiette en main. C'est à volonté, autant en profiter.
Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit, mais on entend rire Robin jusqu'ici.
« Ils s'entendent bien tous les deux, c'est cool.
- C'est clair. »
C'est maintenant sa voix plus claire qui résonne à nos oreilles. On se regarde à nouveau avec Lilian et sourions en feignant de ne pas connaître ces bruyants personnages. Nous retournons tous deux nous asseoir après avoir chacun rempli son assiette de frites, ratatouille, lentilles, riz, haricots. Lilian à pris en plus de moi des courgettes. Je n'en raffole pas.
La discussion reprend autour des résultats approchants des examens de fin d'année. Très prochainement pour les futurs médecins qui stressent ; un peu plus trad pour mon Italienne bien plus sereine face au verdict des notes.
Ça vibre dans ma poche.
Je te remercie de m'avoir aidé à réviser. Je trouve que j'ai bien réussi ce matin mon épreuve de français. A+.
« C'est qui mon cœur ?
- Cédric, apparemment ce matin son bac s'est bien passé. Il ne lui reste plus que l'oral.
- Il se croit obligé de te tenir au courant ? »
C'est Lilian qui vient de faire cette remarque. Ça me vexe un peu car je l'aime bien moi ce gamin.
« C'est moi qui lui avait demandé de me dire. »
Je sais que je mens.
« Il a raison Lilian, il te colle ce mec.
- T'es jalouse ? C'est toi que j'aime ma chérie. Il est pas méchant et il ne connaît pas beaucoup de monde. »
Je range mon portable, on oublie le message et on recommence à s'empiffrer en rigolant.