Altaïr
| Sujet: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 26.06.08 11:39 | |
| Jeudi 26 juin 2008 entre Paris et le Kremlin-Bicêtre Le corps de Sofia se replie après nos ébats, comme une fleur fatiguée aux couleurs de safran. Je me casse de chez elle sans dire au revoir. Nous nous retrouvons au boulot, un peu plus tard, là où tous les regards sont braqués sur moi. On murmure sur mon passage, et je m'en délecte. Vous n'avez donc rien d'autre à faire ? Un tel temps perdu qui m'est destiné, je suis flatté. Je regarde Ben et Anaïs s'échanger un regard, je ne les lâche pas des yeux. Ils me fuient, ils font comme si de rien n'était. Vous êtes tellement faibles, ç'en est déconcertant. Juliette s'approche de moi et me présente un de ses amis de retour à Paris, après un an passé à Saint-Pétersbourg. Il s'appelle Sergueï. Il est élancé, maigre, avec un grand nez, des cheveux noirs et gras, il rit fort et je le déteste d'emblée. Juliette, comment oses-tu laisser ce simple mortel m'adresser la parole ? Ne vous approchez pas de moi, je ne contrôle plus rien... Et alors ? N'est-ce pas agréable ? Où était l'esthète aux aguets, le génie imparfait ? N'en avais-tu pas assez, de cette platitude, de cette routine sans relief ? Souviens-toi le goût de l'intelligence, relevé par l'acide lucidité. N'est-ce pas préférable à cette terne monotonie, à cette indifférence ? Ne veux-tu pas scruter encore les mouvements articulés des pantins, les faciès malléables, et plonger dans leur matière-même pour en étudier la composition électrique ? Ne veux-tu pas redevenir le dieu que tu étais auparavant ? Goran est parti... Je trouverai bien mieux que cet abruti de Croate, fais moi confiance. Les possibles s'ouvrent à nous. Je n'ai que mépris pour tous ces collègues stupides. Sofia m'envoie au grill, où je remplace Goran. Je regarde Maalik et l'expression de son visage, sans y déceler une étincelle d'esprit. Je décide de rentrer chez moi, d'ignorer les « eh, tu vas où là Julian ? », d'ignorer les regards déconcertés. Je prends mes affaires et quitte cet endroit pour n'y jamais revenir. Arrête, qu'est-ce que tu fais ? Tu vois, je me barre. C'est fou hein ? Tu ne pensais pas que c'était si simple ? Et pourtant ça l'est. Je n'ai besoin de rien ni de personne. La chaleur est délicieuse. J'aime ce voile de sueur sur mon corps, ma peau surexcitée. Je descends dans le métro et retourne au Kremlin. Une cigarette. Il me faudrait un bon rail, quelques bouteilles. Dégage le chat, laisse moi de la place. Qui pourrais-je appeler ? Qui pourrait me refiler un truc à me mettre sous la dent ? Quelqu'un que je pourrais baiser ensuite, si possible, histoire de faire d'une pierre deux coups. On frappe à la porte. Je vais ouvrir et me retrouve face à la vieille Elisabeth. Elle me regarde et je reprends le contrôle, en nage. « E-Elisabeth... vous allez bien ? - Ca va Julian, et toi ? - Ca va... - Je peux entrer ? - B-bien sûr. Entrez. » Je la laisse pénétrer dans mon appartement mal rangé. Après une semaine passée avec Kokhavah, je n'ai pas eu le temps de tout remettre en ordre. Elisabeth inspecte les lieux, concentrée. Son regard se pose sur quelque chose, je la suis des yeux, intrigué. Elle s'empare de l'objet et le brandit devant moi, sourcils froncés. « Tu sais ce que c'est que ça ? - Heu... oui, dis-je, désemparé. C'est un encrier. - Qui te l'a donné ? - Un « ami ». Il me l'a envoyé de Dakar. » Elisabeth connaissait-elle Nathan ? Sait-elle qu'il est parti en Afrique ? Pourquoi a-t-elle remarqué l'encrier, et pas autre chose ? Est-ce que cet objet lui fait sens ? « Tu vois, ces points ? me demande-t-elle. » Je m'approche. Le sol grince sous mes pas. Ma respiration est devenue laborieuse. Que se passe-t-il, bon sang ? Le doigt ridé d'Elisabeth me montre un signe gravé dans le verre, sous l'encrier. Neuf petits points reliés. *Comme un œil gravé sur mon cœur.* « Oui, dis-je dans un murmure. » Elisabeth me regarde, puis va s'asseoir sur le canapé de cuir. Elle prend une cigarette dans le paquet posé sur la table et l'allume, puis en tire une bouffée qu'elle recrache avec une élégance surprenante. Je ne savais pas qu'elle fumait. « C'est l'Aigle, dit-elle. - L'Aigle ? Je répète, sidéré. - Un des 88 symboles de l'Agartha. On raconte que les hommes le cherchent depuis la nuit des temps, ce monde perdu. Tu as déjà entendu parler de l'Agartha, Julian ? » Je ne sais pas quoi répondre. Elisabeth est là, assise sur mon canapé, elle fume et je la regarde, debout, immobile, incapable de faire le moindre mouvement. Je ne sais pas si je suis Moi, si je suis l'Ombre, ou le Reflet. Je ne sais pas si je rêve où si cela est réel. Je revois le masque d'airain. Je revois le loup, le serpent, le blaireau et l'aigle. Il y a un corbeau et un renard. D'autres animaux sont là, et bon nombre de symboles. Le sommeil m'engloutit dans ses méandres sans fond.
Dernière édition par Altaïr le 27.06.08 8:27, édité 3 fois | |
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Mintaka
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 26.06.08 11:48 | |
| Youhouuuu ! Minti la nouvelle modératrice a corrigé sa première faute en tant que telle ! APPLAUSE !! :cheers:
Chouette frag' Altichou, as usual ! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 26.06.08 11:51 | |
| Bravooo :cheers: Et merci | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 26.06.08 12:15 | |
| Tant de symboles, ça laisse rêveur, ma foi :)
Bon... N'empêche que tout ça est euh... Bizarre ^^' Vivement la suite pour être éclairé ! C'est space ^^'
(J'ai aussi rajouté un ptit espace après une ouverture de guillemets, et je me demande si "Arrête, qu'est-ce que tu fais ?" est en italique à raison.) | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 26.06.08 12:36 | |
| Bravo aux modérauteurs en action.
J'ai trouvé le Ju-méchant très peu naturel. En plus au bout d'un moment ej me suis demandé si ce n'était pas un rêve.
Sinon j'étais content de retourver un bout du "secret". Tu t'es donc décidé. (Ont aurait peut-être droit à un petit mail ou MP pour plus de précision Alti chéri ? ) | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 27.06.08 8:07 | |
| Merci Alsciau, en effet, j'ai zappé, ça ne devait pas être une phrase en italique... ^^
Quant au Julian "méchant", Pro, j'ai beau chercher, je vois pas ce qu'il a d'artificiel. Tu peux peut-être m'éclairer ?
Quant au Secret... je vous renvoie tout simplement aux fragments de Nathan. Je n'ai pas apporté grand chose de plus avec ce fragment-ci. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 27.06.08 10:48 | |
| Je dirai juste que suite à nos appels téléphonique du 17 et du 19 mai 2008, tu avais deux versions pour faire éclater le secret. (Une qui m'a fait parler de Mathieu à l'enterrement du père d'Alex, et l'autre que tu approfondis.) Je remmarquais que tu avais fait un choix et je voulais savoir si tu comptais nous donner une nouvelle conduite à tenir, où si l'on en restait là pour le moment... :D | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 27.06.08 12:04 | |
| Je me souviens avoir précisé ensuite, au téléphone encore une fois, que nous resterions sur l'idée de base lancée par Sélène. Mais il est de notoriété publique que la mémoire sélective fait des ravages. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux 28.06.08 20:14 | |
| Une autre preuve c'est qu'en fait c'était la semaine précédente (et oui Andorre et non Settons) Donc les 10 et 12 mai. Et effectivement ej en me souvenais plsu que tu avais décidé de garder l'idée première. | |
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| Sujet: Re: Fragment #433 – Impossible de séparer le vrai du faux | |
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