Procyon
| Sujet: Fragment #125 – Aujourd'hui aussi 06.07.08 15:21 | |
| Samedi 05 juillet 2008 à Dijon puis Plombières 9h46. Plus qu'un quart d'heure. Parce qu'aujourd'hui aussi, aujourd'hui samedi, je bosse. En plus le samedi le magasin ouvre une demi-heure plus tôt. Autant dire que je ne chôme pas. C'est le cas de le dire. En plus le patron est particulièrement bien réveillé aujourd'hui et gueule pour un rien. Plus que d'habitude. Et moi mal réveillé ; donc pas d'humeur à me laisser grogner dessus sans réagir. Ce qui devait arriver arriva tout à l'heure. On a haussé la voix puis je me suis tu. Après les cris le silence s'est installé. Il n'y a pas de malaise, mais la tension est palpable. Plus personne ne dit rien dans l'entrepôt, même le brouhaha des clients a perdu de son intensité pour nous. Les visages sont fermés. L'échange a été vif et puissant. Mais chose étrange j'ai eu l'impression qu'il a éprouvé un certain plaisir à ce que quelqu'un lui tienne tête. Pour des broutilles nous nous sommes énervés. Mais j'ai dû admettre qu'il avait raison puisque c'est lui le patron. En plus aujourd'hui ce n'était vraiment pas le jour de me mettre en colère. Il ne savait pas. Il ne pouvait pas savoir. Je me suis réveillé en sursaut avec une vision. Un visage. Bien loin le visage angélique, les cheveux blonds, la peau claire, la gueule d'ange, et les yeux bleus de Cédric qui me hantaient. Ce visage m'était beaucoup plus familier. Trop familier. Mon père m'a réveillé. Il était là. Si proche, si présent, si vrai. Et puis il y avait la corde. Ce petit morceau de corde que j'ai trouvé entre son cou et le radiateur un après-midi de mai. Il me disait qu'il allait le faire. Il me prévenait qu'il en finissait avec la vie. Et moi je le regardais. Une fois que ça a été fait, bien terminé, la scène s'est rejouée. Encore. Et encore. Même une fois réveillé. Dans la salle de bain c'est son regard déçu que je voyais au milieu de mon visage. Papa. C'est dans les bras de Melissa que j'ai trouvé du soutien. Aujourd'hui aussi il me manque.
Aujourd'hui aussi elle fait le ménage. Quand je rentre, plumeau en main elle dépoussière l'écran de la télévision allumée. Il n'y a pas plus de poussière que de programme intéressant sur TF1 à cette heure-ci. Je change de chaîne. Surtout pour l'inciter à arrêter. Mais d'un ça ne marche pas, et de deux je tombe sur un reportage sur la libération d'Ingrid Bétancourt. Encore. En fait je suis déçu, je pensais que c'était une victoire de la liberté. Il n'en est point. Il n'y a pas eu de discussion censée. On parle soit d'un échange contre de l'argent, soit d'une opération de grande envergure où tout le stratagème et la force de l'armée colombienne ont été employé. En plus je n'aime pas la surmédiatisation de la chose et la tournure que prennent les évènements. Aujourd'hui aussi le soleil qui illumine de toute sa lumière ma chambre, chauffée malgré les volets tirés, me rappelle les étés passés au bord de la mer, mon père, ma mère, ma sœur et mes frères. Ces étés chauffés par le soleil et l'amour d'une famille unie. Je suis doté aujourd'hui de ces absences que l'on m'a toujours ôté, que l'on m'a toujours évité, qui m'ont toujours été étrangères. Il faut profiter de chaque instant, je ne veux pas me réveiller un jour et être mort. Je ne dois plus rêver ma vie, et au contraire tenter de vivre mes rêves. Le fossé qui sépare ces idéaux est grand mais aujourd'hui je pense avoir pris conscience de sa profondeur. Je n'ai plus qu'à prendre assez d'élan pour le franchir d'un seul coup. Je ne sais pas quand viendra le grand saut, mais tout est déjà bien installé. La préparation est plus qu'entamée puisque j'ai déjà effectué toutes les démarches administratives pour intégrer les sapeurs pompiers de Paris comme l'ont fait mes frères avant moi. C'est ça que je veux. Et j'ai aussi trouvé la femme de ma vie qui m'apporte bonheur et sérénité. Ma Melissa, mon amour, mon combat de tous les jours. Aujourd'hui aussi, même avec ces prémices d'avenir, je me demande à quoi ressemblera ma vie future. Ça me fait peur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ma destinée. Aujourd'hui aussi je dors avec Melissa. Ça va me faire du bien. Encore une fois. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #125 – Aujourd'hui aussi 06.07.08 16:08 | |
| Chouette fragment, et à part deux ou trois phrases mal construites (ton "style', dira-t-on), je n'ai pas repéré de fautes... Agréable :) | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #125 – Aujourd'hui aussi 06.07.08 20:34 | |
| C'est toi qu'est mal construit. mdr Oui j'ai passé du temps à me relire. ça porte ses fruits... | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 10.07.08 12:10 | |
| Euh ben en fait si, y avait pas mal de fautes... Enfin bon j'ai presque tout corrigé. Reste ceci : "On parle soit d'un échange contre de l'argent, soit d'une opération de grande envergure où tout le stratagème et la force de l'armée colombienne ont été employé." => "Tout le stratagème", àa devrait pas plutôt être "toute la stratégie" ? Puisqu'un stratagème, c'est juste un plan d'attaque, enfin ça me fait bizarre... Pis j'ai oublié de rajouter le "s" à "employé".
A part ça un joli fragment, où tu nous parles un peu de tout, certes je l'ai déjà dit, mais j'aime bien :) | |
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| Sujet: Re: Fragment #125 – Aujourd'hui aussi | |
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