Dimanche 13 juillet 2008
à Dijon
4h44. Je me réveille lentement. Son cœur bat, sous son corps chaud, sur ma peau nue.
Depuis vendredi soir les volets de son appartement sont fermés, et nous enfermés à l'intérieur. De notre bon vouloir et pour notre bon plaisir. Je n'ai pas été au boulot hier matin. Le chef n'était pas là, mais j'ai intérêt à trouver une bonne excuse demain en arrivant. Je me lève et vais prendre un verre d'eau. Passer deux jours au lit c'est fatigant, mais pas tant puisqu'on a dormi aussi. Alors que mes yeux habitués à l'obscurité découpent sur le lit ses courbes charnelles, je la regarde respirer. Je l'aime.
Je l'aime à mourir même si elle n'a pas fait de ma vie des cocottes en papier. Je l'aime à perdre la raison. Comme un fou. Comme un soldat aussi ; je partirai en guerre contre la terre entière si elle devait m'être enlevée. J'irai chercher pour elle les perles de pluie dont parlait Brel. Je suis même près à mourir d'amour enchaîné pour qu'elle reste à jamais à mes côtés.
Melissa, tu le sais je t'aime plus que tout. Je sais que toi aussi tu m'aimes. Je ferai tout pour que ça dure. Encore et encore. Pour que tu m'aimes encore je ne te jetterai pas ces sorts dont Céline parle mais je ferai des efforts pour que rien ne chagrine ni ne larme. Rien ne doit pleurer. Et s'il suffisait d'aimer pour être heureux nous le serions à coup sûr. J'irai où tu iras pour soulager tes pas. Je laisserai Sade tranquille et Jéricho paisible mais attends toi à voir flamber des enfers dans tes yeux tant mon amour sera fort et brûlant.
Aimer c'est vraiment ce qu'il y a de plus beau, même loin de Vérone. Aimer c'est voler le temps, monter si haut et pousser jusqu'à l'impossible. Roméo et Juliette nous envieront quand ils reviendront.
Tu peux oublier les chrysanthèmes mais pense à moi comme je t'aime. Ne m'oublie pas. Pas un instant. Pas un seul. Si on a les amours qu'on mérite, je serai donc meilleur encore que je le pense pour avoir droit à toi, pour t’avoir à moi. À moins que je ne sache pas tout. Ce qui est fort possible car je sens que j'ai sur toi encore bien des choses à découvrir. Comme Balavoine je suis prêt à aimer plus fort que d'être aimé. Surtout si c'est toi l’objet de mon attention. Jamais je n'ai aimé plus fort, plus tendrement, plus sincèrement.
L'amour est triste, mais l'amour est beau. Il faudrait qu'ils se mettent d'accord ces chanteurs mélancoliques, d'un lyrisme mortifiant. Où sont passées les blanches colombes de l'amour libre. Ma belle nous allons réinventer l'amour désir, l'amour plaisir. Celui-là même auquel nous nous sommes initiés ces dernières quarante-huit heures. L'amour passion.
Je me glisse sous la couette chaude. Elle m'a senti arriver, je la vois ouvrir les yeux. Les refermer. Et se rapprocher de moi. Sa bouche trouve mes lèvres et sa langue son homonyme. Ses mains me caressent le torse. Puis mon membre se tord sous ses caresses.
C'est reparti pour un tour.