Bellatrix
| Sujet: Fragment #19 - Rien ne disparait vraiment 27.08.08 15:59 | |
| Dimanche 4 février 2007 à Bruxelles « Coucou Terry, c’est la cinquième fois que j’essaie de te joindre mais ton téléphone est toujours éteint… On est toutes inquiètes, que deviens tu ? Je ne t’ai pas oublié tu sais… Des problèmes persos me prennent tout mon temps, mais j’espère que tu vas me rappeler et qu’on pourra se voir, je t’embrasse. » Terry, ma petite américaine, non je ne t’ai pas oubliée, mais honte à moi de ne pas trouver une seconde de mon temps pour te contacter. Enfin je te l’ai laissé ce message vocal, mais vas-tu me répondre ? J’ai besoin de te retrouver, d’oublier les soucis qui me rongent de l’intérieur, tu es la seule à pouvoir me secourir. Je m’enfonce Terry, si tu savais… Je ne suis pas allée au boulot aujourd’hui, prétextant une foulure à la cheville. La vérité est que mon état de zombie ne me permet qu’une chose : m’allonger chez moi, contempler le vide de ma vie, me livrer à la solitude. Et je le fais plutôt bien. Je ne réponds plus au téléphone, je n’ai pas besoin de leurs tons accusateurs, de leurs paroles moralisatrices. Il n’y a que toi Terry qui ne me jugera pas, je le sais. J’ai tant besoin de toi et pourtant je me rend compte que je t’ai laissé tomber au moment ou tu en avais le plus besoin. Si tu ne me rappelles pas, je n’aurai que ce que je mérite. Comment ma vie pourrait-elle être pire qu’à cet instant ? Mes rêves s’évanouissent, je me sens inutile et impuissante, je n’ai plus le goût à rien. Et celui qui est censé être mon soutien au quotidien, ne me comprend pas. Hugo, comment me suis-je trompée à ce point sur toi ? Tu avais l’air d’être l’homme idéal, rempli de surprises et d’amour. Aujourd’hui, tu n’es plus qu’un inconnu à qui je n’ose même plus raconter mes états d’âme. Je saisis sur la table basse le seul compagnon de ma déprime. Une bouffée qui m’intoxique le cerveau, immobilise mes muscles, détend mon cœur triste, anesthésie ma mélancolie. Je pose ma tête sur le coussin, tout s’envole comme par magie. La souffrance et le vide se transforment en une fumée qui se dissipe dans les airs et fini par disparaître… Mais l’odeur, elle, est encore là… | |
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