Bételgeuse
| Sujet: Fragment #7 - Plaisir des sens 08.04.08 11:11 | |
| Mercredi 14 juin 2006 à Dijon En travers du lit, je bascule la tête en arrière, dans le vide, cambrant mes reins. Mes mains se promènent lentement sur ma peau, mon ventre, mes seins, comme la lune dans le poème de Baudelaire. Francis est parti chercher à boire. Je suis chez lui depuis lundi soir, et depuis lundi soir nous sommes tous les deux nus. Je ne suis pas pudique, surtout pas avec lui, qui a su découvrir mon corps dans ses plus petits détails mieux que personne. Et depuis lundi soir, je plane en continu : plaisirs de la chair mêlés à l’alcool, je suis sur un nuage fait de vapeurs d’éthanol qui ressemble à s’y méprendre à un lit. Ma main gauche agrippe le drap, encore chaud de son corps. L’afflux de sang dans mon cerveau me fait sourire, un vrai sourire, avec les dents, le sourire qui dit « Ouhlala j’ai la tête qui tourne mais qu’est-ce que je suis bien !! » « Un whisky pour Madame ». Je tourne la tête. Il a un corps merveilleusement bien dessiné, rien qu’à le regarder, je me sens m’humidifier au plus profond de moi. Je m’assied, attrape le verre qu’il me tend, profite de la première gorgée en fermant les yeux. Je repose le verre sur la table de chevet, où trône un sachet de poudre blanche. Je le prend entre mes doigts, sentant crisser la précieuse substance. Je nous prépare un rail chacun, avec sa carte de crédit. On sniffe ensemble, j’aime cette impression d’osmose. Puis nos lèvres entrent en contact, c’est chaud, langoureux, délicieux. Il commence par me caresser l’extérieur du sein, je m’allonge, la tête sur l’oreiller moelleux. Ses baisers se déplacent, passant sur mon cou, mes épaules, ses lèvres sont si douces. Il lèche mes seins, j’adore avoir cette impression qu’il va finir par me dévorer. « Prend-moi, allez », comme un caprice de petite fille. Mais il continue sur sa lancée délicate et sensuelle. L’une de mes mains caresse son dos, son visage, tout ce qu’elle peut trouver, l’autre descend sur mon corps, lui indiquant le chemin à suivre. J’ai le temps de m’exciter complètement avant que sa langue ne rejoigne enfin ma main. Ce qui suit n'est qu'explosion sensorielle.
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