Altaïr
| Sujet: Fragment #24 – Soif d'immortalité 30.11.08 13:50 | |
| Samedi 29 novembre 2008 à Paris Oh bien sûr, elle ne tiendra pas. Mais quand même, de la neige à Paris, c’est assez rare pour être souligné ! Je suis sortie dans la rue en enfilant un manteau à la va vite, ma caméra au poing. J’ai rivé l’objectif vers le ciel rougis de la nuit parisienne, d’où perlaient des flocons par milliers. Rec. A peine posés sur le sol, vous disparaîtrez, petits bouts de neige. Mais grâce à moi, vous devenez immortels. Je vous fige sur la bande de ma cassette DV, englués dans l’image. C’est beau. C’est peut-être le seul charme que je concède à l’hiver : le moment éphémère de la première neige. Tout le reste n’est que vent glacial et humidité sournoise. J’oublie l’espace d’un instant mes rêves de chaleur et de soleil brûlant, mes fantasmes d’été, où l’on luit, où l’on cuit. L’air froid s’engouffre dans ma bouche et me ravage les bronches, hérissé de givre. Je tousse. A tous les coups, je vais tomber malade, mais avec un peu de chance, je pourrais ne plus aller à McDo… Comme ce job est pénible ! J’en ai fait, pourtant, moi, des petits boulots. Déjà sur Dijon, puis lorsque j’ai vécu à Lyon, je me débrouillais toujours pour être occupée et me débrouiller seule sans l’argent de mes parents. Papa… si tu me voyais aujourd’hui, équipière de fast-food… Je ravale une gorgée de honte en pensant à toi, parce que tu aurais détesté voir ta fille chérie dans cette merde immonde. Toi qui me voyais différente de tous, toi qui me voulais cinéaste. Tu étais un monsieur tout simple, mais tu m’as aidé à y croire. Est-ce que je méritais ça, cette confiance que tu as placé en moi ? Est-ce que tout ça n’est pas un peu vain ? Je me mets à pleurer, et j’éteins la caméra. Autour de moi, les gens râlent à cause de la neige qui leur tombe dans les yeux. Ils soupirent et forment des nuages de buées. Tous ces souffles, toutes ces vapeurs, ces jeux de lumière dans les cristaux imperceptibles…. Je voudrais conserver tout cela en mémoire, graver tout ce que je vois sur le fil d’un film sans fin. Papa, c’est grâce à toi que je me suis battue depuis des années. Il faut que j’honore ton nom maintenant, parce que je suis une Firent comme toi et que, dans quelques années, on classera ce patronyme parmi les Bergman, Lynch, van Sant, Ming Liang, von Triers. Je vais écrire mon nom dans l’Histoire. Un sourire dissipe mes larmes. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #24 – Soif d'immortalité 30.11.08 20:58 | |
| Bonne intervention du père... | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #24 – Soif d'immortalité 22.12.08 5:11 | |
| T'as raison, Laura, tu vas y arriver !!!!!!!
Au fait, pourquoi il s'est suicidé son papa ???? | |
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| Sujet: Re: Fragment #24 – Soif d'immortalité | |
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