Aldébaran
| Sujet: Fragment #37 - Faits et Gestes 10.04.08 16:58 | |
| Mercredi 16 août 2006 à Dijon 8h00 : Ton baiser sur ma joue. Ta chaleur qui se communique à moi entre les draps. Ta bouche tout contre mon oreille. Ton souffle lent, amplifié par nos proximités. Ce souffle est maintenant tempête qui court dans mon pavillon. Tu m’excites grave. J’ai envie de toi, mon prince. Je t’embrasse sur la bouche. Ta langue dans mon oreille. Je bande, encore. Et cela n’a rien à voir avec la petite érection matinale. C’est titanesque. 9h20 : Le goût du café qui court sur mes papilles, envahit mon palais. Merci, mon homme. 10h00 : Court coup de fil à Maman, pour s’assurer que tout va bien. Je ne suis pas un salaud tout de même. Bon, d’accord ça dépend des fois ; mais pas là. Sa voix me fait du bien. Elle va mieux depuis une semaine. Je revois ses mains qui courent sur son grand front, passent derrière sa nuque pour attacher son foulard mauve. 10h27 : Coup de Fil à Ariane, qui ne répond même pas. 12h02 : Mon homme rentre du boulot. Je le mets face à mon inquiétude et ses deux minutes de retard. Il sourit en me regardant droit dans les yeux. « Tu sais très bien que je ne résiste pas à ce sourire, Jon, arrête ! » Nous mangeons comme n’importe quel couple heureux. Puis câlin avant qu’il ne reparte. 18h03 : Après-midi tranquille devant la télé. J’attends Jonathan. Ce soir, nous sortons. 21h30 : Nous sommes les premiers arrivés. Il n’y a personne. Nous nous installons sur les baquettes grises. L’un à côté de l’autre. Ma main passe furtivement sur ta jambe. La tienne vient caresser mon dos. J’aime quand tu fais ça. Je me rapproche de toi et t’embrasse. 22h05 : Il fait nuit. Soudain une flamme dans l’obscurité. Ton briquet t’éclaire à contre-jour. Seul ton visage s’éclaire, en masque mortuaire qui me terrorise. Parfait tableau du Caravage. Puis tout s’éteint brusquement. Cela me rappelle les tableaux des églises italiennes éclairés un temps certain par l’argent glissé dans le tronc. Tu es mon œuvre d’art un moment. J’essaye de te graver dans ma mémoire, en attendant que l’argent perde l’effet escompté. Je pense déjà à l’instant suivant où la lumière s’éteindra et transformera l’œuvre en trou noir. Le briquet s’est éteint. Ne reste qu’un petit rond rouge incandescent qui dessine tes lèvres sous la lumière chaude. J’ai envie de les toucher, de les effleurer des miennes. Je t’embrasse. Fumée acre et prenante qui entre dans mes poumons. Tu es mon Idole. J’accepte ton encens. 23h35 : Je regarde tes avant-bras. Tes veines à fleur de peau dessinent un fin réseau que j’ai envie de caresser. Ta peau est douce sur ces petites collines. Tes poils de tes avant-bras musculeux caressent ma paume partie à ta découverte. Je te ressens pleinement sous les lignes de mon Destin. La caresse de tes bras transforme les lignes de mes paumes. En allonge certaines, en raccourcit d’autres. C’est mon Futur qui change en une simple caresse. Mon futur sera Toi. 00h00 : Nous nous glissons entre les draps. Mon corps contre le tien. Nos deux chaleurs mêlées. « Demain, je me le jure, et te le glisse à l’oreille, je rentre à la maison. » | |
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