Altaïr
| Sujet: Fragment #125 - Ma petite amie Lola 10.04.08 18:35 | |
| Lundi 30 octobre 2006 à Dijon Les heures, plus longues qu’une succession d’éternités. J’ai pensé à elle tout au long de la journée, en cours, son visage se superposait à ceux des gens autour de moi, les autres étudiants, la Pieuvre, les profs, les gens du RU. Lola is everywhere, comme un spectre qui me hante. Me voilà devant son amphi, en fin de journée, comme convenu. Je suis le petit ami de Lola, je viens chercher Lola, ma petite amie, elle s’appelle Lola, je suis son petit ami, je viens la chercher, je viens chercher ma petite amie devant son amphi, Lola, ma petite amie. Ca fait si bizarre d’articuler ces mots ainsi, les mots d’un rêve, un rêve magique, parce que réel. Enfin la voilà qui sort, cette jolie fille musquée dans son pull large dont le col masque son cou, resserrant contre elle ses affaires de cours. Je vois ses yeux très noirs s’écarquiller lorsqu’elle m’aperçoit, elle se met à courir dans ma direction, ma princesse de vent, ses cheveux très bruns lâchés derrière elle. Puis elle ralentit, comme intimidée, et s’arrête devant moi, à quelques centimètres de mon visage. Dans la continuité de son mouvement en décélération, je penche la tête et applique mes lèvres sur sa bouche, sa bouche rouge, sa bouche de déesse. Collision. Sa langue force le barrage de mes lèvres et vient épouser la mienne, je savoure le goût de sa bouche, tandis que ses mains fragiles se saisissent de ma tête et que ses doigts s’enfoncent mes cheveux. Tout tourne autour de nous, il n’y a plus rien, le réel s’efface, mon corps s’embrase. Nous marchons main dans la main, sous le soleil d’Octobre qui, comme un miel photonique, irradie le campus d’une lumière d’or veloutée, une lumière qui nous coule dessus et fait plisser les yeux. Nous marchons lentement, sans savoir où nous allons. Sa main dans la mienne, ma main dans la sienne. Je marche avec ma petite amie. Je marche avec Lola. Lola ma petite amie. Ma petite amie Lola. Je marche avec elle. Nous marchons ensemble. Je me répète cette comptine sans cesse, pour mieux la dompter, réaliser que ce n’est pas un rêve. Alors ça ne sera plus un rêve. Lola est jolie, tellement jolie. Je voudrais… Non, pas encore. Voulez vous… ? Non, c’est trop tôt. Il faut que tout soit parfait. | |
|