Altaïr
| Sujet: Fragment #143 - Lola endormie... 10.04.08 19:01 | |
| Mardi 21 novembre 2006 à Dijon Le premier jour d’Automne. Le froid et la pluie. Je ne m’en étais pas encore aperçu, mais cette fois c’est inévitable, l’Automne est bien là. La saison a tardé a venir, désormais elle nous enveloppe de sa pâleur venteuse et humide. Depuis quand le climat est-il tant bouleversé ? Je pense à Lola endormie… Ses cheveux noirs étalés autour de son visage, collés à sa peau de bébé que j’aime caresser du bout des doigts, comme on effleure les pétales d’une fleur. Ma petite fleur d’alizé… C’est mon Cœur qui est bouleversé. Comme les saisons. Un jour c’est l’été dans ma poitrine, et des brins de tendresse à l’égard de ma princesse croissent et germent dans un champ doré. Un jour c’est l’hiver et le gel paralyse mon amour pour elle. Aujourd’hui tout va bien. Douce quiétude sur l’étendue de mon Cœur. Je pense à Lola endormie… Comme je me réjouis de t’avoir rencontrée Ce choc inattendu dans la BU par un délicieux jour d’Octobre. Quel jour était-ce, déjà ? Ah oui, le 9 Octobre. Nous nous sommes rencontrés le 9 Octobre 2006. Pourtant j’ai toujours eu l’impression de t’avoir déjà vue. Dans une autre vie peut être ? Tu devais être une princesse, dans une tour d’or et d’ivoire, enfermée. J’étais ce prince vaillant et plein de hardiesse parti en quête pour te délivrer. Non, c’est moi qu’il faut sauver. Je tombe dans les griffes du monstre. Est-ce un dragon ? Je ne distingue pas sa forme. Il a une silhouette humaine, mais sa tête n’est pas… C’est un chien – non, un Chacal. Un homme a tête de chacal. Non, ce n’est pas un homme. Il est Anubis, le dieu des embaumeurs. Le dieu des morts qui préside au grand Tribunal d’Osiris. Corps. Cœur. Ame. Pourquoi ces rêves, pourquoi Anubis ? Il me semble que je me souviens, mais c’est encore flou. Je pense à Lola endormie… J’aime quand tu ouvres tes yeux sombres le matin, j’y vois toutes les ombres que tu dissimules dans la journée, quand le rideau de ton sourire n’a pas encore masqué ce qui est en toi. Alors j’ai la sensation d’être comme à l’intérieur de toi, que tu m’ouvres le chemin de ton intériorité. Puis, quelques battements de paupières voilent cette route et me voilà face à ton petit air bougon du matin. Tu te contorsionnes pour chasser les marques du sommeil qui enserre ton corps félin, petite chatte, tu ronronnerais presque quand je me frotte à toi. Serrons-nous sous la couette pour conjurer le froid, ta peau sera mon bouclier contre le dragon de l’hiver. Je vais être en retard en cours, Lola… Non, ne fais pas ça… Non… Non… Oh si… continue… Les heures défilent. La place Grangier, la rue des Godrans, la rue de la Liberté. Le bus, liane 5 direction Campus. Arrêt Erasme, je descends, prends la direction de la fac de Lettres. Les heures courent, se bousculent. La Pieuvre me toise de son regard visqueux, mais je ne la vois pas. Il n’y a plus que toi Lola. Ton visage de déesse imprimé sur la pellicule de ma vie. Les heures se sauvent. Je pense à Lola endormie… | |
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