Bételgeuse
| Sujet: Fragment #17 - Préparatifs 10.04.08 20:03 | |
| Samedi 15 juillet 2006 à Dijon Je me demande si en fait j’ai vraiment envie de partir avec lui. J’aurais aimé pouvoir percer le mystère du voisin au chapeau avant, mais d’ici lundi, ça va être juste. Oh allez, Sylvia, de toute façon tu n’as plus rien à faire ici. Tout le monde est parti, ou presque, et moi j’erre sans but chez moi, pour me protéger du soleil. Quelle vie pathétique, je pourrais profiter de mon temps libre pour faire des trucs intéressants, enrichissants, mais non, je reste prostrée dans les quelques mètres carrés payés grâce à mon corps, je bois, j’oublie, je tourne, tourne, tourbillonne et puis m’envole, loin, loin d’ici, loin de la saleté des corps, loin des taches de sperme séché sur mes habits… Plic… plic… plic… Il aurait fallu que je fasse réparer ce robinet. Je vais appeler un machin, là, un plombier, c’est ça, j’appellerai un plombier. Euh… tout à l’heure, voilà, je vais faire ça, appeler un plombier tout à l’heure pour qu’il répare ce robinet. Bon. Retour à la case valise. Je n’ai même pas de maillot de bain. Je n’aurais qu’à lui proposer d’aller sur une plage de naturistes ! Je souris toute seule comme une imbécile à cette idée. C’est terriblement drôle, non ? Oh ça m’emmerde de préparer ma valise aujourd’hui ! Je n’ai pas la tête à ça, enfin je n’ai la tête à rien de particulier, mais surtout pas à ça. Je me laisse tomber sur le matelas, et contemple mon antre. Comme souvent. Comme toujours. Je contemple et ne fais rien. J’aurais dû accepter. Le café. J’en aurais appris un peu sur lui, et je n’aurais pas forcément dû lui en apprendre beaucoup sur moi. Il est peut-être sympa, en fait. Enfin, je veux dire, le gâteau, ça partait d’une bonne intention, il ne savait pas que je ne pouvais pas y toucher. J’emporte un jean ou pas ? Ca peut toujours servir… Je m’allonge sur mon lit, sur la couette en désordre, et m’y pelotonne. J’adore sentir cette douceur au creux de ma joue. Et si tout ce dont j’avais besoin, c’était la douceur d’une couette pour peut-être un jour recommencer à rêver ? | |
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