Altaïr
| Sujet: Fragment #155 - Seul 10.04.08 23:26 | |
| Dimanche 3 décembre 2006 à Dijon Seul. Me voilà seul. Sylvain s’en est retourné à Besançon aujourd’hui, à bord de ce train miteux. Je l’ai accompagné à la gare et l’ai serré fort contre mon cœur. Des larmes ont envahi mes yeux. Il est monté à bord du wagon, m’a adressé un signe. La voix a retentit, la porte s’est refermée, le train s’en est allé. Et Nalvenn est à Reykjavik avec son mari. Et je ne saurai me présenter devant Jed après avoir couché avec son petit ami. Et Lola ne me pardonnera jamais non plus. Me voilà seul. Seul avec moi même. Je n’ai plus d’ami. Pourquoi m’avez vous abandonné ? Que ferai-je sans vous ? Il n’y a plus rien. Plus personne. Le vrombissement dans mes veines. Ce jumeau de sang qui coule en moi, cet alter ego empoisonné. Je le sens, je le sais. Je suis infecté par le grand mal de notre temps. Il me pourrit de l’intérieur. Joli petit dimanche de décembre ensoleillé. Et moi qui suis seul dans mon appartement glacé. Recroquevillé sur mon lit, je plaque mes mains froides sur mon visages contracté. Les larmes coulent sur mes joues. Le feu s’éteint. Au diable les éléments, au diable les changements d’état. Je pleure. Cela faisait longtemps que je n’avais pas réussi. Des rivières plein les joues. Je pleure. Me voilà seul. Seul avec mes larmes, comme une pléiade sur mon visage constellé. Petites sœurs d’eau salée. Du sang et des larmes pour uniques compagnons. Mes compagnons liquides. J’aime ce qui s’écoule. La vie s’écoule. On est avec les gens que l’on aime, et puis le temps passe et ils ne sont plus là. Je pleure. Des larmes-vies, des larmes amies. Je pleure. Sanglots qui secouent mon corps meurtris comme une marionnette et convulsent mon cœur endolori. Je pleure… Me voilà seul. Désespérément seul. | |
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