Fragment #503 - Une semaine

Lorsque je sors de chez nous pour me rendre dans le 16e arrondissement, la rue Oberkampf est envahie par des fourgons de CRS qui empêchent les gens de circuler. De manière générale, la surpopulation policière à Paris, bien loin de me procurer un sentiment de sécurité, me donne la nausée. Je les regarde s'énerver au volant de leurs camionnettes, volailles agressives et bagarreuses, puis décide de les ignorer, de ne même pas chercher à savoir ce qu'ils font là. Ca ne m'intéresse pas.
Je suis en retard chez mon grand-père, parce que je me suis couché tard, hier soir. Simon a emménagé chez Juliette et Sergueï à ma place, étant donné que Laura l'a mis à la porte et a changé les serrures de leur appartement. Je ne reconnais pas vraiment Laura, dans cette histoire, je ne la voyais pas si machiavélique. Il faudra que je lui rende visite pour tirer cette affaire au clair.
Voilà déjà une semaine que nous avons emménagé, et je n'ai pas eu le temps de voir passer les jours. Tout s'enchaîne à une vitesse folle. A dire vrai, je n'ai même pas pris un moment pour rappeler Florian et savoir si il allait mieux, depuis son agression, dimanche dernier, dans le local à poubelles. Je ne pense pas revoir un jour le garçon au regard tranchant, celui qui, à mon avis, et contrairement à ce que prétend Florian, a tenté de l'étrangler.
Je n'ai pas non plus pris le temps de prendre des nouvelles de Maya, et je ne compte pas en prendre de sitôt. Vu la façon dont nous nous sommes quitté, le dernier jour où j'ai travaillé à la boutique d'antiquités, je n'ai guère envie de me retrouver en contact avec cette diablesse.
Les seules personnes qui comptent, désormais, ce sont Lola et ma fille. Il faudra que je veille à ne pas trop me replier sur cette petite famille.