Mardi 13 janvier 2009
à Paris
12h25. Rue bondée. Circulation coupée. Des dizaines de voitures à l'arrêt. Tout est bloqué ; mais on doit passer. Sirène et gyrophare en action n'y changent rien. On ne peut pas avancer à cause d'un accident, pourtant on doit avancer pour atteindre le lieu de l'accident. A force de klaxon puissant, les voitures se serrent les unes contre les autres et on avance : au ralenti. Jusqu'à ne plus pouvoir rien déplacer devant nous. Les deux VSAV, engagés pour le secours à victime, ont remonté la rue dans l'autre sens. Ils viennent juste d'arriver.
J'ouvre la porte arrière du FOD.
« Eh toi, met ton gilet avant de descendre.
- Merci. »
J'allais oublier de mettre le gilet fluo. Pour être vu. Même s'il fait grand jour. Je ne m'occupe pas des victimes. Ce n'est pas mon travail. Je suis affecté FOD, alors je commence, avec mon collègue, le balisage de la zone accidentée. Une fois les cônes de Lubec mis en place, nous allons chercher les cales gonflables afin de caler la voiture. Pendant ce temps là les autres équipes ont déjà commencé de prendre en charge les victimes qui ont été éjectées des véhicules. Trois VL à un carrefour. L'impact à dû être violent. On cale la voiture, ainsi on sécurise le véhicule et les autres équipes peuvent pénétrer à l'intérieur ; et extraire les victimes incarcérées. Ensuite une fois que le travail qui demande le plus de rapidité est effectué, il ne nous reste, au sapeur Meyer et à moi même, qu'à faire la circulation.
L'œuvre nous demande communication, patience et calme. Un carrefour en croix, tout ce qu'il y a de plus banal. Près d'un millier de voitures, plus ou moins remplies, de parisiens stressés parce qu'ils n'auront finalement pas le temps de manger avant de retourner travailler. Une fanfare de klaxon se fait entendre. Sur les trois voies de l'artère, une seule est utilisable ; mais au niveau du carrefour, il convient encore de la partager avec des usagers venant de la petite rue. D'autres accidents ne manquent pas d'arriver, mais la vitesse est tant réduite qu'il n'en résulterait sûrement que quelques rayures sur les carrosseries.
Les victimes sont évacuées depuis longtemps. Maintenant il faut dégager les trois voitures. Pour ne pas réduire plus longtemps le trafic, nous poussons, avec l'aide de quelques badauds et beaucoup d'huile de coude, les trois carcasses sur la voie de bus. On met de la rubalise, et on installe des signalisations clignotantes pour prévenir du danger. Le trafic reprend quasi-normalement en quelques instants. Nous quittons les lieux, en suivant des vagues de voitures qui peuvent à nouveau utiliser les feux de circulation.