Antarès
| Sujet: Fragment #8 - Frayeur 11.04.08 10:58 | |
| Dimanche 3 septembre 2006 à Dijon Je cours. Je cours droit devant, sans oser me retourner. Mais je sais qu'il est là, derrière moi. Trop loin pour qu'il puisse m'atteindre, trop près pour que je puisse espérer luiéchapper. Alors je cours, sans réfléchir, le plus vite possible. En face de moi se dresse ce qui me semble être un escalier. Mais en est-ce vraiment un ? Ce n'est pas clair. Rien n’est clair en cet instant. Je n'ai pas le temps de réfléchir, je grimpe. Je regarde les marches défiler sous mes pieds. Ou plutôt, j'essaye de les regarder. Tout est tellement flou ici. Mais peu importe. Il faut monter. Il est toujours à mes trousses. J'entends ses pas dans l'escalier, à quelques mètres derrière moi. Il faut que je me dépêche. Une fois arrivée en haut , je serai sauvée. Le conduit se rétrécit, me forçant à progresser à quatre pattes. Cela devient de plus en plus difficile d'avancer. J'ai l'impression que mes membres s'engourdissent. Il va me rattraper... C'est alors que j'entends la sonnerie retentir. Vite! Je me redresse et ouvre la porte qui se trouve face à moi. Trop tard. Madame Jerdelle, mon professeur de mathématiques, me regarde d'un air sévère. « Tu es en retard. De plus, nous venons de faire le premier partiel. Ton inscription à la fac est par conséquent annulée ! » C'est pas vrai... Mais qu'est-ce que je vais faire ? Autour de moi, tous les élèves éclatent de rire. Même mes parents. Au fond de la classe, il se lève. Je ne l'avais pas vu. Je me retourne pour courir mais une chaise placée sur ma route me fait chuter. Je reste étendue sur le sol. Je n'ai plus envie de fuir. Sachant ce qui m'attend, je ferme les yeux.
Etendue sur le dos, je n'entend que mon cœur, battant à toute vitesse et propulsant le sang à travers tout mon corps parcouru de tremblements. Je n'ose pas bouger. Je parcours du regard la pénombre qui m'entoure. Le bureau, le placard, la lampe de chevet... Je suis bien dans ma chambre. M'asseyant sur le rebord de mon lit, j'essaye de reprendre mes esprits. Un rêve... Encore un rêve. Je n'en peux plus. Combien de temps tu vas me poursuivre comme ça ? Je te déteste ! Après quelques minutes, je décide de me lever pour de bon. De toute façon, je n'aurais pas pu me rendormir, de peur qu'il ne revienne me hanter. | |
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