Altaïr
| Sujet: Fragment #508 - Insomnie amoureuse 11.02.09 22:42 | |
| Mercredi 11 février 2009 à Paris A côté de moi, Lola est endormie. Son buste se lève et redescend doucement sous la couette. Sa tête est posée sur le traversin, et son visage enluminé par des cheveux sombres. Je pose ma main sur sa joue chaude et ferme les yeux. Je m'abreuve du contact de sa peau, de sa douceur. Lola est la plus belle femme que j'ai jamais vue. J'aime tout en elle, même ce qui n'est pas aimable. J'aime son sale caractère et sa trop grande douceur, j'aime l'odeur de sa peau quand elle transpire, j'aime ses yeux fardés par des cernes. Tout en elle respire la féminité et la grâce. Je ne peux pas ne pas l'aimer, et, aujourd'hui, j'ai envie de rire de ce Julian qui, il y a presque trois ans, ne savait pas ce qu'il voulait, ne savait pas s'il aimait ou non. Ce que je pouvais être jeune, et instable ! Je me croyais insatisfait, je ne comprenais pas le vrai sens de l'amour. Je ne jurais que par la passion, et je m'effrayais de la voir s'amenuiser. Non, la passion n'est rien, rien du tout, en comparaison de la force de ce sentiment, véritable et tenace, qu'est l'amour. Je n'ai pas peur de perdre Lola, et je sais qu'elle n'a pas peur de me perdre. Je ne suis pas jaloux des garçons qu'elle regarde dans la rue quand nous nous promenons ensemble (du moins, pas exagérément jaloux). Je suis serein. Sa présence dans ma vie est comme un appui, une main toujours dans la mienne, prête à me relever. Je ne m'endors plus seul, et je sais que je mourrai tout contre elle. A ses côtés, je ne crains plus ni le miroir (car je me moque bien de mon image et de ce que les autres pensent de moi), ni le papier (car Lola est toujours là pour m'aider), ni le temps (car même la mort ne me fait plus peur). Je me lève doucement, sans faire de bruit, et sort de la chambre. Impossible de trouver le sommeil. D'ici quelques mois, je serai marié, et cette perspective me fait frissonner de bonheur et d'angoisse. Je suis heureux, mais j'ai terriblement peur. Déjà, Lilian est au courant, et bientôt j'en parlerai à Florian. Mais comment annoncer la nouvelle à mes parents ? Comment leur dire que je vais épouser Lola alors que je n'ai pas d'autres revenus que la paye de mon grand-père, pour qui je suis auxiliaire de vie ? Et si Robert ne m'accordait pas un richissime héritage, comme je l'espérais ? Je bois un peu d'eau du robinet, puis passe dans la chambre de Kokhavah pour vérifier qu'elle dort bien tranquillement. Le corps de ma fille est là, dans son petit lit, assoupi. Je la regarde avec tendresse, lui caresse délicatement la joue. Je ne savais pas que l'on pouvait ressentir ça, un tel amour sans borne, sans explication, sans incertitude, pour un si petit être. Je sais que je l'aime et que je l'aimerai quoi qu'il arrive, parce que c'est ma fille, et parce que rien ne peut trancher ce lien qui nous unit. Et je regrette tout ce temps passé loin d'elle, ce temps perdu, qu'on ne rattrapera plus jamais. Je serai toujours là pour toi, désormais. Ma petite fille chérie au prénom étoilé. Je sors de sa chambre et referme doucement la porte pour ne pas la réveiller. Dehors, c'est la nuit parisienne. La capitale est en effervescence, comme toujours. Mais ici, depuis notre appartement, nous sommes un peu reclus, protégés des bruits de voitures et des cris. La cour nous isole et nous offre un peu de tranquillité. Je m'installe à la table de la cuisine, allume mon ordinateur. Automatiquement, je suis connecté au réseau que nous partageons avec Juliette, Sergueï et Simon, juste en dessous. Je n'ai pas envie d'écrire, alors je vais me reconnecter à Facebook, puisque Lilian m'a dit qu'il y avait des photos amusantes de Florian, histoire de rire un peu. Je n'étais pas allé sur ce compte depuis sa création, et c'était il y a des mois et des mois, avant que mon appartement du Kremlin-Bicêtre ne brûle, avant que je ne parte en Espagne. Goran s'était moqué de moi car il n'aimait pas internet, alors que tous nos collègues de McDonald's y étaient inscrits. En me connectant, je découvre qu'un certain Maël Carmichael m'a demandé en ami. Son visage me dit quelque chose, étrangement. Je l'ajoute sans trop savoir pourquoi. | |
|
Procyon
| Sujet: Re: Fragment #508 - Insomnie amoureuse 11.02.09 23:19 | |
| | |
|
Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #508 - Insomnie amoureuse 11.02.09 23:21 | |
| | |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Fragment #508 - Insomnie amoureuse | |
| |
|