Fragment #49 - Cinglée

Elle cherche Julian. Elle me dit qu'elle le connaît bien. Je trouve ça triste, une fille aussi jolie qui pleure, comme ça, devant chez soi. Alors je lui dis que je suis désolé, qu'il est pas là, qu'il habite plus ici. Il a déménagé à Paris avec sa petite amie et leur fille. « Leur fille ? » Elle me regarde, elle se demande si je me fous de sa gueule. Et puis elle se met à pleurer de plus belle. Je sais pas trop quoi dire. Elle a un vertige, alors je la rattrape. Elle me dit qu'elle devrait rentrer se coucher. Je la raccompagne à l'étage en dessous.

Laetitia enfonce ma tête entre ses seins, les plus beaux seins que j'ai jamais vu. Et elle remonte mon visage contre le sien et m'embrasse, de toutes ses forces, et elle me mord la langue. Je la repousse, mais ses ongles me griffent le dos. Je lui colle une baffe en pleine gueule et elle tombe en arrière. Le son de ma main sur sa peau résonne dans son appartement. Elle se redresse et me regarde, ses yeux noirs furieux. On dirait un chat prêt à bondir. Elle est là, à poil devant moi, elle me regarde, puis elle sort son paquet de clopes et un briquet, et elle s'en grille une, comme si de rien n'était. J'ai encore la gaule et je me sens con, sans mes habits comme ça, je sens que je rougis, je peux pas m'en empêcher. Elle pose son regard sur ma bite et je me mets à chercher mon caleçon, les mains qui tremblent, et putain de merde c'est quoi qui m'arrive là ? Pourquoi je me sens comme ça merde ? Je peux pas me sentir comme ça, c'est pas possible. J'attrape mon caleçon et je l'enfile, et puis je cherche mes chaussettes et mon pantalon.
« Tu te tires ? elle dit.
- Ouais, je réponds. »
Elle s'est allongée sur le lit et étend ses pieds en l'air, et elle fume, tranquillement. Connasse, comment tu peux rester aussi tranquille comme ça ? Je peux pas croire que mon frère te connaisse. Je peux pas croire que vous ayez fait des trucs ensembles. Mon frère il est pas comme ça, il aime les gens intelligents et pas les sales putes malsaines comme toi.
« On se reverra bientôt, elle dit.
- Ca tu peux toujours rêver.
- J'habite en dessous de chez toi, je te rappelle... »
Laisse tomber Florian, c'est même pas la peine de répondre à cette garce. Ignore-la et tire-toi.
Je claque la porte de son appart pour ne plus la voir me regarder en souriant avec cette putain de face satisfaite, et je remonte chez moi. Je sais pas quelle heure il est. Sur le canapé, y a toujours mon ordi allumé, avec la session Facebook et les photos de moi bourré. Merde. Quatre heure et demi du matin. On a dû passer la nuit à baiser, jusqu'à ce qu'elle pète les plombs. Lilian dort déjà.
Je devrais faire pareil.