Antarès
| Sujet: Fragment #43 - Ca fait du bien d'être à la maison 11.04.08 11:40 | |
| Mardi 25 décembre 2007 à Dijon J'ouvre les yeux, paniquée. Où est-ce que je suis ? Ce n'est pas mon lit ! Quelques secondes passent avant que je ne retrouve mes esprits. C'est vrai que je ne suis plus à l'hôpital. Je suis... Chez moi. Depuis trois jours déjà. Ca fait bizarre. Un coup d'oeil sur le réveil m'informe qu'il est onze heures trente-six. Soudain, nouvelle prise de conscience. Les images de la soirée d'hier me reviennent. Mes grands-parents, mon père avec sa petite nièce dans les bras, mon oncle et son rire tonitruant... Je devrais déjà être en bas ave eux. On a des invités, ça ne se fait pas de rester au lit aussi longtemps. Je file dans la salle de bain, me douche en quatrième vitesse, enfile les premiers vêtements que je trouve et me précipite dans l'escalier. Je traverse le petit couloir qui mène au salon et entre dans la pièce. Un rapide regard autour de moi me permet d'analyser la situation. Autour de la table, mon père prend l'apéro avec ses parents tandis que mon oncle joue avec sa fille au pied du sapin, au milieu des lambeaux de papier cadeau et des emballages en tous genres. La délicieuse odeur qui flotte dans la pièce me fait supposer que maman prépare le repas dans la cuisine. Tandis que je m'approche de la table, mon grand-père remarque ma présence. « Moin Debbie ! Wo geiht ? » Je m'assois à la table avant de répondre : « Allerbest. Danke Opa. Je plonge la main dans le bol de cacahuètes qui est posé non loin de moi. Je n'arrête pas de manger depuis que je suis sortie de l'hôpital. Il faut dire que les repas qu'on nous sert là-bas sont tout sauf succulents, du coup, je me fais un peu plaisir. Ma grand-mère me regarde en souriant. Ca lui fait plaisir de me voir en bonne santé, je sais qu'elle s'est fait beaucoup de soucis à mon sujet. Tandis que je prends une nouvelle poignée de cacahuètes, je sens qu'on tire sur mon pantalon. « Debbie ! Kiek mien Barbie ! Se is scheun, nee ? » C'est ma jeune cousine Elke qui me tends la poupée qu'elle vient de recevoir du père Noël. « J... Jo... Se is wunnerscheun. » Je n'ai jamais vraiment été à l'aise avec les enfants. Ni avec les poupées d'ailleurs. Et bien entendu, personne ne vient à mon secours. Ca a plutôt l'air de les amuser tous. « Debbie ! Debbie ! Speel mit mi ! » Par pitié Elke, laisse moi tranquille, j'ai passé l'âge de jouer à la poupée... C'est vraiment très gênant comme situation. Comme par miracle, ma mère entre à cet instant dans la pièce, les bras encombrés d'un énorme plat. « Deit mi leed Elke, ober wi schallen eten. » Ma cousine cède, déçue. Merci maman. Je me sens beaucoup mieux maintenant. Tandis que ma mère commence à servir mes grands parents, mon oncle place sa fille dans sa chaise haute et lui met une serviette autour du cou, non sans réticence de cette dernière, qui pense plus à son horrible poupée qu'à manger quoi que ce soit. Je crois que je ne comprendrai jamais les enfants. « Je te sers ma chérie ? » La voix de ma mère me tire de mes pensées. « Oui, merci maman. » Je lui tends mon assiette. Ca fait du bien d'être à la maison. | |
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