Bételgeuse
| Sujet: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 3:33 | |
| Lundi 30 mars 2009 à Dijon Elle n’a même pas essayé de me retenir. Elle s’en fout, depuis le début elle s’en fout. J’ai le cœur qui part en poussière, j’ai mal. Des larmes de douleur et de rage m’empêchent de voir où je vais, et je m’en fous, de savoir où je vais, je suis seule, désespérément seule, et j’ai tellement mal que j’ai l’impression de brûler de l’intérieur. Elle a raison : j’ai besoin d’elle. Terriblement. J’ai envie de vomir, de crier, de mourir ; mais tout ce dont je suis capable, c’est de tremper mon écharpe d’eau salée et de mascara. Sale pute ! On ne change pas, je le savais. Je savais qu’elle ne renoncerait à rien pour moi, quelle conne je suis, quelle conne ! Et maintenant je souffre comme jamais, et c’est de ma faute, j’éclate en mille morceaux, je tombe sur le trottoir, enfouis ma tête dans mes mains. J’entends les gens passer devant moi, le froissement de leurs manteaux, le claquement de leurs chaussures, et j’attends que quelqu’un me ramasse et me dépose dans mon lit. Mais personne ne s’arrête. Personne dans cette rue n’a mal comme j’ai mal, personne ne vient de quitter l’amour de sa vie parce qu’il était fatigué de faire des efforts. Personne ne vient de se rendre compte qu’il n’était rien sans une rousse incendiaire. « Lulla ? Lulla, chérie, qu’est-ce qu’il y a ? » J’essuie mes joues, qui redeviennent aussi vite des cascades noirâtres. Derrière le brouillard de mes yeux, le visage rassurant de Julie. « Julie, qu’est-ce que tu fais là ? - Tu es devant chez moi, chérie. Allez, viens. » Mon inconscient m’a donc menée là où je me sens le plus en sécurité. Elle me relève, m’aide à marcher comme une infirme. M’installe sur son canapé couvert de coussins, elle m’essuie même les joues et les yeux avec une lingette démaquillante. « Tu n’as pas besoin de parler, chérie. Je suis là. » A nouveau mes joues se noient. Je sais que tu es là. Elle me prépare un thé, juste comme j’aime. « Tu vas rester ici cette nuit, ok ? On va se gaver de beurre de cacahuète et se faire l’intégrale de Sex and the City. Et si tu veux, j’appelle Louis pour lui dire que tu ne peux pas aller travailler demain. » Elle m’embrasse sur le front, et j’arrête peu à peu de pleurer. Elle est là, alors je sais que tout ira bien.
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 15:31 | |
| Arg, cette douleur, cet amour, cette détresse... C'est beau, Bétoune!! | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 18:51 | |
| Sylvia n'a quand même pas fait ça ! Oh ! | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 19:45 | |
| Elle a rien fait du tout, c'est Lulla qui s'est cassée, je te rappelle !!!! Nan mais oh, c'est pas toujours Sylvioune la méchante !!! | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 20:01 | |
| C'est la première fois que je trouve que la douleur de quelqu'un est magnifique ! J'en veux plus. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 20:26 | |
| J'avais lu Lulla avant, donc je en savais pas. Et puis j'ai oublié : j'aime bien le rapport entre les deux titres. | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse 31.03.09 20:35 | |
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| Sujet: Re: Fragment #14 – Personne ne voit une explosion de détresse | |
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