Altaïr
| Sujet: Fragment #28 – Les confidences de Julian 06.05.09 22:52 | |
| Mercredi 6 mai 2009 à Paris Julian s'est blotti entre deux vide-ordures, comme un petit animal traqué. C'est Lorenzo qui l'a retrouvé, et qui m'a appelé pour le convaincre de remonter chez lui. Lorenzo aime bien jouer à cache-cache, ça l'amuse, mais il n'est pas un diplomate hors-pair. Il préfère s'adresser au sexe des gens plutôt qu'à leur cœur, et le sexe d'un jeune garçon de vingt-deux ans ne l'intéresse pas. Julian me regarde l'approcher, ses yeux révulsés et sa bouche entrouverte. J'hésite à tendre la main pour le relever, par peur qu'il ne me morde. « Ca fait des heures qu'on te cherche, tu sais. - Je m'en fous. - C'est pour toi que je fais ça. C'est peut-être pas évident à imaginer, et j'ai moi-même du mal à y croire, mais c'est la vérité. On essaye de te sauver la vie et tu ne nous facilites pas vraiment la tâche. - Je t'ai dis que je m'en fous, salope, t'es bouchée ou quoi ? - Julian, tu m'écoutes quand je te parle ? - Si tu m'approches encore, je t'éclate la gueule contre le mur, ok ? - S'il-te-plaît, essaye de- » Julian m'attrape le poignet et me tire contre lui pour me bloquer contre le mur. Il se colle dans mon dos, et susurre à mon oreille comme un serpent venimeux. « Alors, ma jolie salope, t'es contente de ton travail ? Tu m'as piqué avec ton venin il y a quelques années, tu m'as pourri le cerveau et voilà ce que je suis devenu. Tu es contente de ton œuvre ? Je suis un joli tableau, pas vrai ?! - Julian, je te reconnais pas là... - Et alors ? Qu'est-ce que tu ressens ? De la peur ? Mais n'ait pas peur, ma jolie Maya ! Tu sais qu'à travers moi, tu es sauvegardée. Je suis une copie améliorée, et toi un vulgaire brouillon. Si tu disparaissais, là tout de suite, maintenant, une partie de ton essence, sublimée, survivrait à travers moi, c'est pas merveilleux ?... » Il éclate de rire avant de me mordre le cou. Des flots d'adrénaline me traversent le corps. « Alors Maya, dis-moi, tu as peur ? - Oui... - Pourquoi ? - Parce que... je ne sais pas de quoi tu es capable... - Haha, comme c'est mignon. Je suis capable de faire tout et n'importe quoi si ma vie est en jeu, tu sais, je suis une vraie machine. J'ai sauvé un gamin de la bande à Piotr, une fois, et je m'en suis sorti. Je n'ai peur de rien ni de personne. - Ce n'est pas toi... Tu n'es pas comme ça... - Il n'y a pas de « moi », je suis toi et les autres, je suis tout le monde à la fois. Tu te souviens, le jour où tu m'as dit que tu comprenais les gens bien mieux qu'ils ne se comprenaient eux-mêmes ? - Oui... - C'est drôle, je suis curieux de savoir ce que tu lis en moi, maintenant. Comment tu me ranges dans ta tête dans une petite case bien étiquetée... » Lorenzo empoigne Julian par l'épaule et lui colle un coup de poing en pleine face. Julian tombe à terre, complètement sonné, et tandis que Lorenzo commence à l'attacher, je lui lance, la voix tremblante : « Tu es à ranger dans la catégorie des cinglés, mon pauvre ami. C'est aussi simple que ça. » | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #28 – Les confidences de Julian 06.05.09 22:56 | |
| Analyse simpliste Maya, quand ton égo sera calmé tu chercheras un peu plus loin je pense. Joli face à face, une fois de plus la vraie Maya se distancie des fantasmes incarnés de Julian. Cette confrontation n'est peut-être pas grandiose mais elle est réaliste. | |
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