Shedar
| Sujet: Fragment #39 - Le Lion et la grenouille 11.04.08 12:47 | |
| Dimanche 16 décembre 2007 à Dijon Ca sent le pain grillé, les confitures façon maison et le chocolat chaud. Les yeux ni ouverts ni fermés, j’aperçois Michelle, déjà souriante, pétillante d’envie. Pétillante de vie. Michelle le matin elle est comme accompagnée d’une fanfare d’anges qui jouerait plus doucement que le soleil ne se lève. « Bien dormi ? - Un peu mieux qu’hier.. - Tu n’as plus de contrôles, à la fac, n’est-ce pas ? Tu devrais dormir un peu plus. Surtout le dimanche... » Oui, j’aimerais bien. Heureusement, qu’il y a du chocolat. Le pire est de se réveiller tôt pour, rien. Je salue le bol, dépose délicatement mes mains autour pour me réchauffer, mais il est trop tôt pour le soulever. Lui non plus n’a pas l’habitude de me voir avant le soleil. En quête d’une proie plus faible je croise le pot de confiture de groseilles, qui me regarde de travers. Fallait pas me provoquer. Silencieux rugissement. « Encore un peu trop chaud ? - Oui, mais ça fait du bien.. - Maintenant que tu es réveillé j’ai quelque chose à te proposer. Louis cherche quelqu’un pour remplacer Julian au Dionysos à partir du mois de janvier. Evidemment si ça t’intéresse tu passerais avant d’éventuels inconnus. Voilà. Tu en penses quoi ? - Euh.. je sais pas... - Bon, je te laisse y réfléchir un peu alors. Si tu veux tu peux passer au Dionysos pour en parler avec Louis. D’accord ? - D’accord. » C’est vrai que ça pourrait être bien de travailler. Avoir des responsabilités, un salaire. Et puis c’est peut-être plus motivant qu’apprendre par cœur des formules chimiques d’acides aminés qu’on avait toujours appelés par leurs noms, faire des dosages et des calculs pour trouver le degré d’un alcool dont le degré est écrit sur la bouteille, préparer des lames pour observer ce qu’il y a en plus observable dans tous les manuels de biologie, ou encore éteindre son cœur pour découper froidement une grenouille à peine presque endormie. Oui, découper. Juste en dessous de l’os, pour ne pas abîmer le cœur. Des fois qu’on lui ferait mal... A l’IUT certains aiment tellement ça qu’il seraient capables d’en commander une pour Noël. Si. Moi pas. Alors travailler... | |
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