Procyon
| Sujet: Fragment #6 - Du nouveau dans la continuité 12.04.08 0:55 | |
| Jeudi 21 septembre 2006 entre Plombières-lès-Dijon et Dijon Le soleil brille, les tourterelles roucoulent. Presque un jour normal. Tu entends Ephaïstion, un jour qui parait normal. Comme un brasier prêt à s’enflammer de nouveau, Plombières semble vouloir se réveiller. Volets et paupières se sont ouverts. Déjeuner pris lentement, dans le brouillard, presque aussi opaque qu’à l’extérieur, malgré quelques rayon lumineux qui traversent cette couche brumeuse. Je m’habille, ferme dûment mon sac, descends mettre mes chaussures- comme d’habitude- et continue mon petit chemin quotidien. En ouvrant la porte, je dissipe la brume matinale. Non celle qui subsiste à l’horizon, mais celle qui embuait mon cerveau depuis que le sommeil m’avait envahi, depuis que le café m’avait décollé les yeux. J’étais en demi-sommeil. Maintenant que je suis en phase de semi réveil grâce à un petit air vivifiant et matinal, je me dirige à mon arrêt. Jour apparemment ordinaire. Pas de cours de philo pour cette journée qui s’annonce pourtant bien remplie à l’horizon, dommage, pourtant chacun de mes pieds poussant, tirant, dépassant l’autre, me rappellent tous ses sourires, tous ses mots, tout. Je suis arrivé au terme de mon périple pédestre. Le bus pointe le bout de son nez, et freinant d’une façon que je qualifierais de bruyante ; je monte. Il roule, je me réveille petit à petit, s’arrête, je descends. Je sais ce qui se passe. Et personne ne semble le voir. Traverse la place Darcy, me poste comme un chien aux aguets, contre le cinéma, compte les minutes, une, deux, à peine trois et voilà ma proie. Je ne poinçonne pas de nouveau, ça fait moins d’une heure que je suis parti. Ce nouveau carrosse file a toute vitesse, plus rapide que le premier, normal, il est affecté à une voie rapide. L’avenue Victor Hugo est remontée en une dizaine de minutes au rythme incessant de la descente des petits vieux à leur arrêt. J’arrive quand même presque cinq minutes en avance. Je vois tout le monde qui attend, qui discute, qui fume et crapote devant l’entrée. Qui fait comme si de rien n’était. Comme s’il ne savaient pas. Le soleil brille, les pigeons roucoulent (oui ici nous sommes en ville, alors on parle de pigeons). Presque un jour normal. Tu entends Ephaïstion, un jour qui parait normal. Personne n’a remarqué qu’aujourd’hui c’est l’automne. C’est l’Automne… | |
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