Procyon
| Sujet: Fragment #15 - On sait compter jusqu'à trois ! 12.04.08 1:09 | |
| Dimanche 5 novembre 2006 à Plombières-lès-Dijon Eh oui, ça fait trois jours que nous marchons main dans la main, Annabelle et moi. Elle est belle Annabelle ; bon ok, c’est facile, mais elle est belle. C’est un fait plus qu’une fatalité, je vous assure. Elle a des yeux, à faire pâlir tous les chats persans de la Terre, tant ils vous transpercent. On n’ose pas lui dire « non », plutôt on n’a pas non plus envie de lui dire non. Nous nous promenons, dans le parc, dans le petit parc, ce petit parc. Il n’y a que nous, personne ne peut attester de notre présence, personne ne peut empêcher notre présence, et nos agissement. Dire qu’à l’heure de la sortie de l’école, à cette heure là, ce petit parc jouxtant notre salle (car je lui laisse la partager avec moi), est plein de bambins, tous plus mignons les uns que les autres. Heureusement c’est les vacances. Qu’ils seraient dérangés de voir que nous nous apprêtons à leurs faire des petits camarades de jeu ! Ne pouvant nous réfugier ni chez elle, ni chez moi, c’est dans ce parc, que nous donnons libre cour à l’expression physique de nos sentiments. C’est si beau, de la voir me prendre par la main, me guider derrière un buisson, pour que je lui remonte sa jupe. Ma main, frôle sa cuisse, et lentement je lui caresse d’une main voluptueuse, en remontant légèrement, tout en douceur, jusqu’à ce qu’elle me fasse à son tour frissonner. Et c’est reparti en sens inverse. Nous profitons chacun notre tour, tour à tour, en même temps, pleinement. C’est si beau. Mince une goutte, que faire, elle ne bouge pas, et continue de laisser sa main se promener avec la légèreté d’une plume dans mon boxer qu’elle a déjà eu l’audace de m’enlever ce matin ; alors je ne bouge pas non plus. Etre soumis, ce n’est pas si mal en fait. C’est si beau de voir la pluie ruisseler sur son visage clair. Voir quelques gouttes inonder ses yeux, imaginer des larmes de bonheur. Je suis heureux. On va attraper une pneumonie, mais on va l’attraper ensemble. J’espère qu’on ira loin ensemble. Elle est géniale cette fille. Elle lève la tête, me regarde, on est trempé de la tête aux pieds. On ne peut rien faire d’autre que de rire de cette situation. Mon paquet de cigarettes tombé de ma poche à cause de ses douceurs est trempé : tant pis pour lui, de toute façon je lui ai promis que j’arrêtai de fumer. C’est si beau, de voir la pluie couler sur ses lèvres pulpeuses à souhait, sur ses seins blancs, sur son ventre plat… Que doit-elle penser de mes grelottement par ce froid ? Elle vient se blottir contre moi, je me rhabille donc du cœur avant de couvrir mon corps. Je récupère ma veste accrochée à une branche, et nous enroule tous les deux dedans. Je pourrais rester des heures ainsi. C’est si beau. Sa joue réchauffant mon torse humide ; ses seins contre mon corps. J’aime… cet état de plénitude, de sérénité apaisante, de bonheur. Je la raccompagne, après que nous nous soyons aidé mutuellement à nous rhabiller. Le temps est long pour se quitter, les flaques grossissent, mais mes souvenirs de cette journée, de ces journées en sa compagnie, ne tiendraient pas dedans. | |
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