Fragment #30 - Affaire classée

A la fin des douze coups que la pendule vient de sonner, je me mets en quête de Lilian. Je vois dans la foule des gens dansant, une main levée. Ça ne peut être que sa main. Je file dans cette direction. L’alcool me monte un peu à la tête. Lui est déjà bien fait, mais il me lance en me voyant, un treize qui le trahit envers la charmante demoiselle qui lui tient le bras. Avec mes douze, je pensais avoir fait fort. Mais moins que lui ; on ne peut pas gagner à tout les coups. On discute un peu, mais une envie pressante, m’oblige à le poser sur le canapé, avec toujours la charmante demoiselle attachée à son bras. Pour cette expédition, il me faut des provisions : j’attrape un petit four, et une coupe de champagne. C’est le nouvel an, il coule à flots. Enfin peut-être pas à flots, mais en tout cas il y en a pour tout le monde. Ça c’est une fête bien organisé.
En ressortant des toilettes, je tombe nez à nez avec une fille qui était dans ma classe en primaire. Elodie. Des comment ça va ?, des qu’est-ce que tu fais là ?,… plus tard je me retrouve à égalité avec Lilian. Bon, c’est de la triche puisque ce n’est pas pendant les douze coups de minuits, mais on va dire que ça compte quand même puisque c’est moi qui ai fait les règles de ce jeu stupide. L’alcool dépasse ma tête, et l’enivrement nous fait reculer d’un pas. On referme la porte : nous sommes seuls. Elle s’approche de moi, se penche avec délicatesse au dessus de mon épaule, puis beeeeuuuuaaaauuuu……………… les petits fours apprennent à nager dans la cuvette des toilettes. On, ou plutôt, je en la soutenant, cherche la salle de bain, pour qu’elle se rince la bouche. On doit pas être les seuls à avoir quelques problèmes. Il y a du sang sur une serviette. On va dire que nous c’est moins grave. Apparemment elle se sent pas très bien. Je l’aime bien, mais bon je ne veux pas gâcher l’une des plus importantes soirées auxquelles j’ai pu participer. Donc je la laisse comater dans son coin et vais me chercher une autre compagne pour la soirée. Une qui aurait un peu moins bu !
A six heures je tombe de fatigue, il me faut retrouver Lilian. Je fais le tour du propriétaire, il reste encore du monde, et la soirée bat son plein. Lorsque j’arrive près du canapé où je l’ai laissé cinq heures plus tôt, la charmante demoiselle est toujours accrochée à son bras, et lui ronfle comme un aspirateur. Je le secoue. La fille me regarde avec des yeux. Comme si je profanais un lieu sacré.
On rentre à pieds. Car Julian et les autres sont introuvables.
Il est 20h30 passé quand je me réveille.