Altaïr
| Sujet: Fragment #244 - Contact Dijon-Londres 12.04.08 11:16 | |
| Lundi 11 juin 2007 à Dijon Jed s’est connecté ! Je le vois sur MSN, il est là, je le vois, c’est sa photo qui apparaît, lui devant Big Ben avec un garçon que je ne connais pas, et son prénom juste à côté, trois petites lettres, une sonorité anglaise qui me semble tout à coup incarner l’exotisme le plus lointain. Je voudrais commencer par un « hey you ! » plein d’enthousiasme, mais je n’arrive à pianoter qu’un :
Julian : Who is this guy with you on your photo ? J : Hey Julian, c’est mon cousin, Alex. J : Ca va toi ?
Je sens que je vais exploser. Il me demande « ça va toi » comme si de rien n’était, comme si il avait oublié notre baiser, cet instant infini et tellement fugace, la magie parfaite du moment. Est-ce que ça n’était rien pour toi ?
Julian : I’m fine. Thank you.
Vite, paraître le plus glacial possible. Et peut-être qu’il me dira « what’s going on Julian ? you know how much I love you, how much I would like to come back, in order to kiss your lips, again and again, and feel that heart in your chest, pumping more and more for you and me together… ». Car les mots en anglais paraîtraient bien moins niais.
Jed : Cool.
Quoi ? Pourquoi ce « cool » qui se dresse comme un glacier ? Pourquoi es-tu si distant avec moi Jed ? Je voudrais te dire combien c’est dur ici sans toi, combien j’ai attendu un signe de vie de ta part, mais qu’au moins je me réjouis de ne plus t’entendre coucher avec mon frère. Lui aussi il pense à toi, mais cela je me garderai de le mentionner. Il doit être en train de plancher sur le bac de philo en ce moment. Courage petit frère. Nous échangeons quelques mots sur le temps qu’il fait à Londres, la chaleur qui règne à Dijon, parsemée d’orages violents et sporadiques. Des banalités, comme deux étrangers. Louis me fait signe de venir l’aider.
Julian : Sorry, my boss needs me. See you soon. Jed : Ok, à bientôt ! Embrasse Lilian pour moi.
J’attends qu’il écrive « kiss », ou bien « j’espère qu’on pourra se reparler très vite », ou encore un simple « tu me manques », mais non, rien ne vient. Alors je me déconnecte, et vais aider Louis à décharger les caisses de jus de fruit. [cf. Jed #3'] | |
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