Procyon
| Sujet: Fragment #55 - Fratritude 12.04.08 11:47 | |
| Mercredi 12 mars 2008 à Paris 20h00. Hier en début d'aprèm je suis passé voir Pierre et Thom dans leur caserne à Aubervilliers ; plus pour les véhicules que pour eux. D'ailleurs il n'y avait que Pierre. Armé de mon appareil photo, j'ai joué au touriste nippon. J'étais comme un enfant dans un magasin de jouets. Plaisir immense. J'en ai profité également pour donner rendez-vous à mes deux frères. Les jumeaux arrivant ensemble viennent de se garer un peu plus loin, et voilà ma chère Laura qui arrive. Nous dînerons tous les quatre. Seulement tous les quatre. Je crois bien que c’est la première fois que nous mangeons ensemble, du moins depuis que les oiseaux Firent ont quitté le nid. Ça fait du bien de se sentir grand. Nous parlons beaucoup, on a tant de chose à se dire. J’ai envie d’en savoir toujours plus sur leur métier, je veux des détails d’intervention, je veux qu’ils me parlent de tout. Ils n’ont pas le droit, secret professionnel oblige, mais ils dérogent à cette règle, comme d’habitude ; et les deux y vont de leurs anecdotes. Tandis que Laura conte ses projets cinématographiques à Thomas, Pierre lui me fait une liste des démarches nécessaires pour intégrer la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris. Objectif suprême. Papier et crayon cérébraux s’activent, ils prennent ces notes importantes que je ne veux surtout pas oublier. Quelques quolibets rythment le repas, et forcément en benjamin de la fratrie je me fais chambrer. Les raisons sont multiples et ne manquent pas. Pourtant il y en a un qui est récurrent et qui amuse beaucoup mes frères : mon célibat. Ils ne tarissent pas d’humour à ce sujet, tout en restant bon enfant. Après les profiteroles c’est dans un bar proche que nous nos rendons pour terminer la soirée. Des sujets plus sérieux sont abordés, comme la mort d’un oncle qu’on ne voyait pas beaucoup, mais surtout l’état des parents. « Non je n’exagère pas, je suis le dernier à les avoir vu, je suis plus au courant que vous ne pouvez l’être. Et effectivement c’est pas la joie. Ils se sont enfermé dans mutisme, maison, et souvenirs. Ça ne va pas fort. » Soudain des rythmes latinos obligent ma sœur à se lever et nous emmener danser. Elle sait combien j’ai horreur de me trémousser -je me sens ridicule, et je manque de souplesse- pourtant c’est dans un tango endiablé qu’elle guide mes pas. C’est une femme qui mène la danse, c’est sûr. Lorsque les portes du bar se referme derrière nous je les prends un à un dans mes bras, puis disparaît main dans la main avec Laura en direction de la rue de la Folie Méricourt, où un certain canapé m’attend. Je lui dis alors bonne nuit dans un bâillement sourd avant de déposer un baiser sur sa joue. | |
|