Procyon
| Sujet: Fragment #60 – Les gouttes d’eau se ramassent à l’appel 12.04.08 11:51 | |
| Lundi 17 mars 2008 à Plombières-lès-Dijon 9h12. J’émerge lentement devant mon café au lait. Je trempe ma tartine de confiture. Groseille framboise. Les groseilles poussent chez ma grand-mère, juste derrière les framboisiers, alors la confiture vient logiquement de chez ma grand-mère. Elle est bonne et sent les monts du Lyonnais ; très bonne et parfumée, elle est pleine de sucre, mais ça ne se sent pas. Loin d’être aigre pour autant, je m’arrête de lécher la cuillère seulement lorsque le pot est vide. Dehors il pleut. Ces temps-ci le soleil joue à cache-cache derrière les nuages. Je ne sais pas avec quelles étoiles il joue, mais elles ont du mal à le trouver. Il passe un certain temps caché derrière ces gros moutons nébuleux qui se vident sur nous. Je pousse la porte de l’auto-école. Je suis décidé à m’inscrire. Mes économies vont y passer mais qu’importe, je me suis rendu compte que le permis de conduire m’est devenu indispensable. Ne serait-ce que pour éviter les voyages avec des gens auxquels on n’a rien à dire comme à ce mec qui m’a ramené de Nolay. Ou pour éviter de squatter toujours chez Lilian dès que 20h a sonné, même s’il m’accueille volontiers, et que j’aime dormir chez lui. Une fois que les papiers ont été signés et que le premier chèque m’a glissé des doigts, je m’en retourne chez moi. Je tourne la purée dans la casserole lorsqu’un bruit longtemps espéré mais toujours aussi inattendu retentit. Sonnerie stridente. Pas une minute à perdre, je décale la casserole de la plaque, attrape au vol mes clés -mon cœur s’emballe- et sors en savate. La porte claque derrière moi, et je cours les trois cents mètres qui me séparent de la caserne. Premier arrivé, j’ouvre la porte, tape le code, traverse le garage, monte les escaliers, chope le Fax : inondation rue Woettenga. On aurait du s’en douter, ces bâtiments sont inondés dès qu’il pleut plusieurs jours de suite. La surprise passée, le flou éclairci, le mystère élucidé, l’inconnu disparu : ma tension retombe ; mais je n’en perds pas moins mon temps pour me changer, et voir arriver le reste de l’équipe de garde. On décale dans les trois minutes ayant suivit l’appel. | |
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