Altaïr
| Sujet: Fragment #262 - Lever de soleil sur Bologne 12.04.08 17:47 | |
| Dimanche 15 juillet 2007 dans le train en direction de Rome Les hoquets du train m'ont réveillé. Mon visage écrasé contre le matelas se relève et regarde, à travers la vitre, une ville qui défile, éblouie, sous un lever de soleil rouge-orangé. Ce doit être Bologne. Dans ma cage thoracique, mon coeur bat à tout rompre. Comme je suis loin de chez moi aujourd'hui ! Loin de la ville aux Cents Clochers, loin de mon appartement et de ma famille... Je pénètre sur les terres du troisième ruisseau de sang qui coule dans mes veines. Nous sommes en Italie ! J'ai l'impression d'être en enfant, je trépigne intérieurement... J'ai tellement hâte de découvrir les splendeurs dont on nous parle tant, le Tibre, le Colisée, l'arc de Constantin, la fontaine de Trévi, le Vatican... Je regarde à ma droite et constate que le couple d'américain n'est plus là. En penchant la tête je découvre Laetitia, allongée sur la couchette en dessous de la mienne, yeux grands ouverts sous ses paupières aux battements distingués. Elle me regarde et sourit, je la rejoins et me colle contre son corps. Nous nous enlaçons longuement, en songeant à la chaleur qui nous attendra au sortir de la gare Roma Termini, aux rues ocres qu'il faudra emprunter pour rejoindre l'hôtel quatre étoiles, à la langue italienne qui prédominera dans les conversations parvenues jusqu'à nos oreilles, parmi un florilège de parlers européens divers et variés -car nous ne serons pas les seuls touristes en vacance ici, bien au contraire. Et puis l'ivresse, l'ivresse immense, car nous sommes riches et beaux, jeunes et plein de morgue, de véritables dieux foulant votre terre imparfaite. Je ressens avec force la douce illusion que rien, plus rien, ne nous est impossible. | |
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