Alsciaukat
| Sujet: Fragment #54 - Quelque chose à offrir 12.04.08 20:02 | |
| Mercredi 14 février 2007 à Tours C’est drôle, j’ai l’impression que pour une année, le tapage médiatique autour de la Saint Valentin a été plutôt restreint. Certes, il est inévitable d’en avoir entendu parler, mais… moins d’agressions de toutes parts pour nous inviter à prendre part à cette agitation futile. Ce n’est pas plus mal. La sonnerie retentit. Presque simultanément, Alexandre, Marie et moi nous levons. Un peu derrière, Georges range ses crayons. La majorité des autres élèves profite encore des dernières secondes pour écrire in extremis quelques symboles mathématiques qui, faits dans la précipitation, se révèleront sans doute faux. Je sors, juste derrière Alex, Marie sur les talons. Nous arrivons rapidement devant le lycée, lieu plutôt désert en cet instant, mais qui ne va pas tarder à se remplir du flux des taupins à la sortie du devoir. « Alors, vous venez chez moi ? » Marie hoche la tête avec un sourire. Puis elle me regarde, son sourire s’efface. « Ca ne va pas te poser de problème pour le retour, Léo ? Niveau bus ? - Ne t’inquiète pas, je pourrai le remmener, il habite pas si loin de chez moi. - D’accord… » Je fais semblant de sourire. L’Expérience perd un peu chaque jour de son goût, de sa saveur. J’apprécie moins les mimiques d’affection d’Alexandre, pour les trouver exaspérantes. Georges arrive à cet instant. « Salut ! Alors ce DS ? » Aucun de nous trois ne répond. Sa bouche se tord en une expression amusée. « D’ac. » Je me recule de deux pas. Les deux autres en font autant. « Bon, bah bonne soirée Georges. - Vous restez pas un peu ? - Non, non. » Il a l’air quelque peu dépité, mais se reprend vite. Nous partons, et quelque part je me sens victorieux du fossé que je creuse peu à peu entre Marie, Alexandre, et le reste de la classe. J’ai une sorte d’importance. Je suis un pilier pour eux, autour duquel s’articulent peu à peu leurs fréquentations. Alexandre nous regarde. « Joyeuse Saint Valentin, au fait. » Paradoxalement, c’est en cette année où j’en ai le moins entendu parler que j’ai pour la première fois quelque chose à offrir. | |
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