Bételgeuse
| Sujet: Fragment #95 - Plus rien ne sera jamais comme avant 13.04.08 20:00 | |
| Mardi 9 janvier 2007 à Dijon Retrouver le parfum de ma peau sur Tes lèvres, seulement recouvert d'un goût de vodka. Me laisser entraîner par la langueur de l'instant, de l'instant juste, de cet instant qui restera cet instant à travers le temps, quoiqu'il arrive. Quoiqu'il arrive, cet instant restera notre instant. Et le contact de ta main avec mon dos, remontant vers mes seins. Et le sang qui bat mes tempes. J'ai chaud. J'enlève mon t-shirt, découvrant mon corps couvert de veines ; et le poison dans les veines, le poison... Je repousse violemment Sa main. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Ne plus y penser. « Rien, rien. J'ai un peu soif. » Attraper mon verre, vodka pure. L'amertume dans ma bouche. Agis, maintenant, fais-moi oublier. Comme avant... « Il te reste quelque chose ? » Petit hochement de tête. Tu es beau, tellement beau. Tu le sais, n'est-ce pas ? Evidemment, que tu le sais ; comme j'ai conscience d'avoir aussi en moi ce qu'on appelle beauté. Comme est belle cette légère poudre que tu repousses du doigt pour former de jolies lignes sur la table. Belle et douce. En apparence, il paraît. Beauté empoisonnée. Oublier, dépêche-toi, laisse-moi oublier. Amertume sur le fond de ma langue. Tu laisses Ta main à nouveau s'aventurer sur ma cuisse. Je ne peux pas faire ça. Permet-toi d'oublier, Sylvia, si tu fais comme si de rien n'était, tout sera comme avant. Garde ça pour toi et rien ne changera. Embrasse-moi, mord-moi, dévore-moi toute entière Où ai-je lu ça ? Embrasse-moi, et par ma bouche entrouverte aspire mon âme endolorie, réconforte-la d'une mer de sensualité déchaînée, fais plonger ma mémoire, noie-la sous le plaisir de Toi ; le contact brûlant de Ton corps contre le mien, le mien qui brûle déjà de lui-même, envahi par... Le contact de Toi, rassurant et me guidant vers des pentes de sexualité dangereuse... Le contact de Toi, et l'amertume dans ma bouche. Rien ne séparera mon corps du tien. Le Temps n'est plus, Toi dans moi, il a suspendu son vol dans mon esprit, mais déjà mon corps frémit et palpite et frissonne. Je reprends un peu conscience, et dans l'extase mon souffle est coupé, étranglé par le noeud coulant sur ma gorge. Et les larmes coulent du poison que je partage sans remords. | |
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