Bételgeuse
| Sujet: Fragment #117 - Les larmes du ciel glissent vers leur inexorable destin 13.04.08 20:19 | |
| Jeudi 17 mai 2007 à Dijon Aujourd'hui le ciel pleure pour moi, pour l'horrible inhumanité qui a pris possession de mon corps. J'ai enterré d'un geste tout un pan de ma vie, et un ami que j'ai mené au désespoir le plus profond. Et même sa voix déchirée sur mon répondeur ne me fera pas le rappeler. Tu as fait le con, si tu n'avais pas fait ce test, nous n'en serions pas là. D'ailleurs « nous » n'existe plus, et à ta place j'oublierais tout cela le plus vite possible. Mon portable vibre dans ma poche. Un sms de lui ; je l'efface sans le lire, et le poids sur ma poitrine se soulève. Mon Esprit râle un peu, mais ça me fait un putain de bien d'avoir tranché brutalement ce fil qui nous reliait. Et là, face aux gouttes qui dégoulinent le long de mes vitres, je pars d'un rire franc et libérateur, et je l'imagine, prostré, suant de peur, ne comprenant pas ce qui lui arrive, s'en mettant plein le nez pour oublier. Tiens, je me prépare même une petite ligne, à ta santé ! Souffre, putain, souffre ! Je ne suis pas la seule sur cette putain de Terre à mériter ce déchirement intérieur, ces crocs luisant de venin, ces griffes qui fouillent dans mes viscères. Sur combien de plafonds... L'amertume brûlante du café glisse sur mon palet. Et si c'était faux ? Oh, ta gueule toi ! Et si tu essayais de te convaincre que tout va bien ? Je repose la tasse, devenue étrangement lourde. Où sont ces bras dans lesquels je pourrais me blottir ? Où est celui qui me serrera si fort, tellement fort que mon coeur blessé me murmurera « Tu es vivante » ? Les gouttes glissent et emportent dans leur chute inexorable ces morceaux d'air pollué qui se croyaient invincibles... | |
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