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 Fragment #189 – Illusion

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3 participants
AuteurMessage
Procyon

Procyon



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MessageSujet: Fragment #189 – Illusion   Fragment #189 – Illusion Empty21.03.09 23:55

Samedi 21 mars 2009
à Paris

10h32. Je reviens avec le pain pour ma Laura encore endormie. Je ne suis pas le seul à avoir profité de ma matinée pour dormir. Cet après-midi je repars pour quarante-huit heures de garde ; j'ai fait des provisions de sommeil. Je déjeune tranquillement, l'odeur du café fait se lever en douceur ma sœur aux yeux reposés, et son Damien en caleçon. Ils se joignent à moi. Elle se contente d'une minuscule tartine, alors que j'avale ma demi-baguettee couverte de confiture.
Après une bonne douche, je prépare mes affaires, bouquine un instant, embrasse ma sœur, salut son Jules et descend les escaliers mon sac sur l'épaule.
Je prends le boulot à treize heures trente, je ne suis qu'à quelques stations de métro de ma caserne, et ça c'est appréciable. Le soleil est revenu ces derniers jours, quel bien fou ça me fait. On se sent revivre avec l'arrivée du printemps. C'était jeudi le printemps il me semble. J'ai même l'impression que des parisiens esquissent un sourire dans le métro, c'est dire si le retour du soleil peut vous changer la vie.
Rue du Vieux Colombier j'arrive derrière Pierre occupé sous son coffre à charger des affaires dans sa voiture. Il a sûrement terminé sa garde. Je fais ce truc bête mais qui m'amuse toujours et qui consiste à tapoter sur son épaule et me mettre de l'autre côté. Il tourne la tête, ne voit personne, la tourne dans l'autre sens.
« Hey Alex ! Je me doutais que c'était toi frérot.
- Je te crois pas. Ça va ? Ça s'est bien passé ta garde ?
- Nickel, il ne s'est pas passé grand chose hier, il y a juste depuis onze heures que c'est la course, ça n'arrête pas de décaler. Amuse-toi bien !
- Ouai, on verra. Allez repose-toi bien, à bientôt. »
J'embrasse mon frère, je fais quelques mètres et passe sous le porche. Le grand bâtiment n'a pas changé depuis deux jours. Il est imposant, voire même éclatant avec cette lumière qui l'inonde.
Je monte dans ma chambre, fais mon lit au carré, mets mes affaires dans la penderie et aère un peu la piaule. Le lit de Mohamed n'est pas fait, il ne doit pas être de garde aujourd'hui. Je redescends au standard, salut les collègues derrières leurs ordinateurs. Ils m'activent mon bip pour ces deux jours.
« Tiens Alex, ça tombe bien que tu sois là, tu veux pas m'apporter un café s'te plait ? Merci.
- Sans sucre toi c'est ça ?
- Oui. »
Marina est une des cinq filles de la caserne, on les chouchoute, et elles en profitent. En allant à la machine à café je passe par mon casier et récupère mon courrier. Il y a de la pub pour une nouvelle caisse de retraite, et une notice d'information à propos des trois pompiers décédés dans l'Ain en fin de semaine dernière. C'est triste. Je jette la pub, et plie le papier, je le lirai plus tard. Marina est contente de voir arriver son café, c'est un peu un signe du salut dans ses yeux. Apparemment ça fait trois heures que les départs pour secours à victime n'arrêtent pas. Et elle, derrière son ordinateur elle gère les personnels disponibles. Moi je ne peux sortir en secours à victime qu'en renfort parce que je n'ai que la formation de base. Dans dix jours exactement je retournerai à Villeneuve-Saint-Georges pour la suite de ma formation, après trois mois de casernement. Je ne sais pas dans quelle caserne j'irai après pour mon deuxième casernement de stagiaire. Ça m'étonnerait que j'aie le droit de revenir ici.
« Alex ton bip devrait sonner dans trois ... »
Marina me regarde avec un sourire en coin.
« deux, un. » Bibibibibibiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii........
Elle ne s'est pas trompée ; mais elle triche aussi car c'est elle qui a dû cliquer sur mon nom. Elle me tend l'OD, ça évitera que le chef d'agrès ait à venir le prendre. Je cours vers le FPT, c'est le camion auquel je suis rattaché pour cette garde. J'ai quand même le réflexe de regarder mon bip, sur lequel est inscrit Renfort VSAV4. J'oriente ma course vers l'autre bout du garage, jette mes affaires à l'intérieur du véhicule. Ça démarre. Pendant le trajet je stress un peu. Un peu plus que d'habitude en fait. Je suis le troisième homme, en secours à victime. Devant conducteur et le chef d'agrès se concertent pour savoir quel accès de la gare de Lyon est le plus propice pour nous rendre le plus rapidement sur le quai de la voie G. Car c'est bien là qu'on nous attend pour un col du fémur.
Le véhicule s'arrête. Je prends le sac de l'avant, et saute du camion par la porte arrière. Je cours derrière Joël, le chef, vieux de la vieille comme on dit. La foule des voyageurs à valise, amoureux et hommes d'affaires, famille et étudiants en promenade, s'écarte devant nous. Il pousse des beuglements graves pour nous signaler lorsque devant nous les gens ne nous voient pas. Lilian. Je vois ses yeux. Enfin je crois avoir vu ses yeux dans la foule. Je cours, et me stoppe net devant une femme d'une quarantaine d'année assise dans une position qui me paraît assez inconfortable, mais qui semble être celle qui la fait le moins souffrir. Sous les ordres, conseils, et directives de Joël, nous installons ensemble une attèle pour le pied, et la victime sur le brancard approché par le conducteur dont j'ignore le nom. Je suis juste capable de dire que c'est un sergent.
Elle est installée dans le VSAV, je monte à l'arrière avec elle.
« On vous emmène à l'hôpital madame, ça va aller ?
- Oui, comme ça, ça va, il faut juste que je ne bouge pas. C'est vraiment bête, j'ai manqué la marche, et je me suis retrouvée au sol sans pouvoir bouger. Heureusement que quelqu'un vous a prévenu parce que j'ai oublié mon téléphone chez moi. » Elle me dit ça si légèrement avec son accent du Sud. Je sens que je vais apprécier le contact avec les victimes quand j'aurai la possibilité de décaler sur tout type d'intervention.
Je repense à Lilian. Je suis presque sûr que c'est lui que j'ai vu dans la gare. Il y avait du monde. J'allais vite. Il ne m'a même pas répondu quand je lui ai proposé de venir à Paris. J'ai dû me tromper.


Dernière édition par Procyon le 22.03.09 13:54, édité 1 fois
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Altaïr

Altaïr



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MessageSujet: Re: Fragment #189 – Illusion   Fragment #189 – Illusion Empty22.03.09 2:12

Mais heu... il ne parle pas de Damien le matin chez Laura, c'est pas un peu bizarre quand même ?...
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Tureïs

Tureïs



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MessageSujet: Re: Fragment #189 – Illusion   Fragment #189 – Illusion Empty22.03.09 2:20

Moi j'ai bien aimé ce fragment :D
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Procyon

Procyon



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MessageSujet: Re: Fragment #189 – Illusion   Fragment #189 – Illusion Empty22.03.09 13:55

Ca y est, c'est vrai que j'ai été un peu bête sur ce coup là ^^ Mais c'set réparé.
Merci Tu ! :D
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MessageSujet: Re: Fragment #189 – Illusion   Fragment #189 – Illusion Empty

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Fragment #189 – Illusion
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