Sa peau douce comme du velours qui ondule sous mon corps, ses muscles qui roulent et jouent sous mes doigts. C'est un félin, tout en souplesse et en puissance, qui se bat pour dominer, qui se bat pour jouer. Ses doigts qui s'imbriquent dans les miens, parfaitement, pour mieux me bloquer. Ses lèvres qui me mordent et me caressent, me déchirent et m'apaisent. Son regard noisette irisé d'or et de paillettes qui me cherche et me sourit, coquin et charmeur, joueur.
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Dans le lit, les draps défaits, l'air lourd et humide de sueur, le silence. Nous deux. Il ne parle pas, se contente de regarder le plafond, de penser. De temps à autre il porte sa cigarette à ses lèvres et aspire une bouffée de fumée. Une seconde, deux secondes, trois secondes. La fumée ressort doucement, soufflée de sa bouche paresseuse et mutine.
Je ne sais pas si il est heureux, je ne sais pas ce qu'il veut. Aucun doute pourtant, c'est une évidence, quelque chose d'inscrit de longue date, dans notre relation, qui est enfin arrivé.
Il tapote la place dans le lit à côté de lui et me sourit. J'écrase ma clope et ferme la fenêtre avant d'aller m'assoir à ses côtés.
Il termine tranquillement sa cigarette, l'éteint puis va poser le cendrier dans la cuisine. Son pas effleure à peine le plancher, je devine son retour à l'ombre devant la porte qu'il referme en silence. Seul son sourire m'indique qu'il n'a pas bougé.
"- Ça sent la baise ici, mais pas encore assez !"
Un grand félin, un tigre ou un jaguar, me bondit dessus dans le noir, et m'étouffe sous ses baisers. La nuit ne fait que commencer.