Fragment #10 - L'After

Je rentre d’une soirée bien arrosée avec mes chers collègues du magasin…Ou plutôt devrais-je dire mes ex-collègues…
Ils étaient là en stage, par le biais de leur école, et c’est aujourd’hui qu’ils quittent la boutique pour prendre des vacances bien méritées.
Ils étaient le petit rayon de soleil, la petite lueur qui m’encourageait à me lever le matin. Le même âge que moi, la même envie de passer leurs vacances enfermés entre ces murs alors que d’autres bronzent…

Bref une dernière soirée passée tous ensemble, et la meilleure depuis des semaines pour moi… On a pu se côtoyer en dehors des heures de boulot, parler de choses un peu plus « fun » sans être obligés de censurer nos mots devant les clients ! Vraiment génial…

Et me voilà ici, seule dans ma chambre que je trouve si gaie d’habitude. A peine dix minutes que les filles sont parties après m’avoir raccompagnées en voiture et le silence devient déjà oppressant… A présent je la trouve vide cette chambre. Simplement vide. Je suis allongée sur mon lit, et je me sens soudain extrêmement seule. Je repense à eux qui ont été mon quotidien pendant des semaines, des mois, et qui vont me quitter. Je repense à Lui, qui est mon quotidien depuis des mois, et qui pourtant n’est jamais là.
Je repense encore à cette soirée ou j’ai pu profiter d’eux, d’eux en vrai. Pas d’une conversation téléphonique, ou d’un texto pour leur dire combien ils vont me manquer. Non j’ai pu profiter de vrais contacts humains, de chaleur, de petits gestes spontanés, de mains sur l’épaule et de regards complices. J’ai pu prendre ces gens dans mes bras, les sentir me serrer très fort pour me dire implicitement que moi aussi j’allais leur manquer.
Et puis j’ai rencontré ce charmant jeune homme, un pote de leur école. J’ai redécouvert le petit frisson qu’on ressent quand on sait à son regard qu’on plait à un garçon, quand il nous jette des petits regards en coin toute la soirée. Le petit plaisir de se laisser draguer en toute impunité, de se sentir belle, et désirée…

Je ne pensais pas pouvoir ressentir ces choses là, ces sentiments de célibataire, de fille libre et désirable…
Quelle soirée étrange et crevante… Je crois que je vais filer au…
Oh, un texto d’Arnaud, le jeune homme si charmant !
« Trè bL soiré, trè bL rencontr…A kan la prochN, é san lé Zotre ? »

… Il est trop chou !