Aldébaran
| Sujet: Fragment #101 - Veillé par un chat, noir de surcroit 16.04.08 23:08 | |
| Vendredi 30 mars 2007 à Dijon « Jeune homme ? Vous allez bien ? » J’ouvre les yeux. Une figure floue m’apparaît. Mais bien sûr que je vais bien ! Parfaitement bien. Je testais juste la texture du sol. Il est froid d’ailleurs, sous mon corps que je ne maîtrise pas encore tout à fait. Je sens mes vêtements trempés, ma main toujours sur la valise qui s’est affalée avec moi. Une vieille dame penchée sur une cane m’observe. Non, je n’ai rien de cassé. « Je ne trouvais plus mon chat. Vous savez, d’habitude, il reste dans le coin… - J’ai mal à la tête. - Mais qu’est ce qu’il vous arrive ? - Je… J’ai… » Black out. Le chat me regarde, la dame est partie, je ne l’ai plus dans mon champ de vision. J’essaye de retrouver ce qu’elle a bien pu dire, pour m’expliquer où elle allait. Ah oui, elle appelle une ambulance. Il serait temps, je ne sens plus mes jambes. J’ai un de ces maux de crâne. Je ne sais pas trop ce qui m’arrive, vraiment. Juste ce chat noir à mes côtés qui me regarde fixement, je plonge dans ses prunelles. Je n’y discerne rien vraiment. Qu’une plate indifférence. « Pour toi, je ne suis rien de plus qu’un humain. Que j’aime un homme, tu t’en balances, hein ? » Tiens je parle à un chat. Etrange. Plus étrange encore, il ne me répond pas. Des petits pas cadencés se rapprochent. Black out. Des sirènes me tirent de ce sommeil comateux. Des lumières rouges et bleues, un coup de frein. Ronde autour de moi. Un homme en blouse blanche me pose quelques questions. Ils me remettent debout lentement. Je les repousse. Je veux marcher par moi-même. « Ma valise ! » Je me précipite vers elle. Et tombe. Mes jambes se sont dérobées. Malgré mes protestations, deux hommes en blanc me mettent sur une civière et m’installent dans l’ambulance. L’un deux est blond, et son visage est presque parfait. Dans le flou, j’y superpose le visage de Jonathan. La petite dame insiste pour monter à mes côtés, accompagnée de son chat. Je regarde l’infirmier blond un instant. « Jonathan ? - Oui ? - C’est toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? - Je suis venu pour toi. Ne t’inquiète pas. » « Ne vous inquiétez pas, monsieur, tout va bien se … » Black out. | |
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