Me llamo cabrón.
I’m a bastard.
Ich heiße einen Schuft.
Je m’appelle Salaud…
Ma relation avec Elliott tourne mal. Je n’ai pas envie de me morfondre sur moi-même. Je n’ai pas envie de m’en vouloir. A part m’amuser pour oublier ça, je ne sais pas quoi faire. Par contre, je sais que je n’appellerais pas Elliott. Il le fera quand il voudra discuter. Il vaudrait peut être mieux qu’on s’arrête là pour préserver notre amitié. Après tout, chez les gays, qui n’a pas couché avec son meilleur ami ?
14h30, Mickaël ne devrait pas tarder. Je vais lui faire faire un tour de Lyon. De Part Dieu à la Basilique, en passant par le parc de la Tête d’Or et le Vieux Lyon. Et puis, j’ai envie de m’envoyer en l’air. Ne pas penser à Elliott et en profiter un maximum. D’ailleurs, je suis peut être célibataire à l’heure qu’il est, selon ce qu’Elliott pense de nous deux, alors pourquoi se priver ?
On sonne à la porte. C’est Mickaël. Il a l’air d’avoir trouvé facilement. Je suis très content de passer la journée avec lui.
Je lui ouvre avec mon plus beau sourire.- Salut Mickaël !
- Hey Gabriel ! Comme ça fait longtemps !
Ouch ! Il me saute dans les bras ce fou.
- Je suis vraiment content de te voir. Comment ça va ?
- Super et toi ?
- Nickel. Par contre, j’annonce, je vais pas pouvoir rester ce soir. Je repars ce soir avec mes parents. Ils ont acheté cette semaine un nouveau salon et je dois les aider à le mettre sur pieds demain.
- Ok, ne perdons pas de temps alors. Ne te déchausse pas, je t’emmène en ville. On n’a pas une minute à perdre.
Et c’est partit pour Lyon. Dans le métro, le néon au dessus de nous nous éclaire par moment. Je distingue dans ses yeux ces éclairs lumineux. Mes yeux ont à peine le temps de s’habituer aux périodes de lumière et d’obscurité, et Mickaël m’offre toujours son visage, sous un angle différent, que j’ai à peine le temps de contempler. Je m’étonne d’être aussi attiré par lui. Et dire qu’au départ, lorsqu’il m’a recontacté il y a peu, je n’avais pas envie de le voir.
La rame de métro freine brusquement pour s’arrêter. Le chauffeur a coupé le contact et attend que la rame d’en face soit passée à côté de nous pour repartir.
Pendant cet obscur intermède, Mickaël m’embrasse. Je me laisse faire. Son baiser et chaud et riche. Un peu comme celui reçu par un homme, revenant de la guerre et ayant regardé la mort dans le blanc des yeux. Je n’en suis pas à ce point là avec Mickaël. Mais c’est la première fois qu’on m’embrasse si intensément.
Lorsque tous se rallume pour repartir, il fait comme si rien ne s’était passé et regarde par la fenêtre. Seulement un détail trahit son comportement : sa main posée sur la mienne.