Fragment # 105 – Paris sera-t-elle de mon côté cette fois ?

16h45. Je trépigne sur le quai de la gare. Dans moins de deux heures, nous serons à Paris. Cette ville qui a si souvent abritée mes amours malheureuses, et qui pour une fois va me permettre de passer une semaine de vacances près de l’homme que j’aime. Je suis folle de joie. Je regarde ma petite princesse, endormie dans son couffin. Puis je regarde Théo, plongé dans une revue médicale, assis dans la salle d’attente. Il a sans doute besoin de se changer les idées, je sais combien laisser Kokhavah à Julian lui pèse. Cela ne fait que lui rappeler que malgré tout ce qu’il peut nous donner, il ne sera jamais le Papa de ce petit bout de choux. Mais moi j’en ai besoin. J’ai besoin de savoir que s’il m’arrive quelque chose, si jamais quelque chose se passe mal pour moi, Kokhavah pourra compter sur son Papa.
16h50 : « Le train numéro 6726 en direction de Paris gare de Lyon entre en garde, voie D. »
« C’est notre train ! Allez on embarque ! »
Je suis comme une gamine à l’approche de Noël mais ça me brise le cœur de voir si peu d’entrain dans l’attitude de Théo. Je m’approche de lui :
« Allez laisse tomber, on y va pas. »
Théo lève des yeux tout ronds de son magazine.
« Bah qu’est ce qui te prends ?!
- Je vois bien que tout ça t’embête, que t’es pas prêt. Alors laisse tomber, on rentre.
- Mais arrête Lola… Ca va aller, j’suis content je t’assure.
- Ecoute j’ai peut-être pensé qu’à moi, j’ai peut-être été égoïste. C’est mon envie cette semaine à Paris, pas la tienne. J’aurais pas du t’obliger… »
Théo me regarde. Il me prend dans ses bras.
« Cette semaine avec toi mon Amour, j’en rêvais… Alors dépêche toi ou on va le rater ce train ! »
J’attrape le couffin de ma fille, nos affaires, et nous fonçons voie D. Nous attrapons le train de justesse !

Pendant cette heure et demi de voyage, je vois le paysage défiler, tous ces kilomètres avalés comme de rien par le train qui file entre les gouttes de pluie.
Je regarde ma fille qui se réveille doucement.
« Coucou ma petite Chérie d’amour. On a fait un gros dodo ? » Je la couvre de doux baisers pour qu’elle se réveille doucement.
« Tu me donnes la petite Lola ? »
Je tends précautionneusement ma petite merveille à l’homme qui s’occupe d’elle comme un vrai père.
« Hey salut chérie. Coucou ma belle petite Princesse. Alors t’es prête ?! »
Théo me regarde tendrement.
« Tu vas passer une semaine de vacances chez ton Papa ma Princesse. T’es contente ? »
Je souris en le regardant. Comme je l’aime…
Pour toute réponse, Kokhavah pose ses minuscules mains sur le visage de Théo en babillant :
« Pa pa pa pa pa paaaa… »
J’aime ma famille !

18h35 : « Mesdames et Messieurs nous entrons en gare de Paris gare de Lyon. Terminus du train. »
Théo attrape nos affaires pendant que j’attrape Kokhavah. Nous descendons du train et je cherche Julian au milieu de toute cette foule, comme je l’ai fait tant de fois avec Ludo.
« Ah, il me semble qu’il est là-bas. »
C’est le monde à l’envers, c’est Théo qui repère le premier mon ex petit-copain !
« Salut Monsieur le Parisien !
- Salut les provinciaux !
- Alors, prêt pour cette folle semaine ?!
- Et comment ! Vous avez fait bon voyage ?
- Oui oui super, une heure et demi de train ça passe tellement vite, et puis la petite a été super sage donc ça va nickel ! »
Le regard de Julian se porte enfin sur notre petite Merveille :
« Coucou toi, tu viens dans mes bras ? »
Je lui tends Kokhavah, non sans un tout petit peu de réticence que je m’empresse d’oublier.
"Allez ma puce, va voir Papa..."
Au moment de quitter mes bras, ma fille qui n’en a pas vraiment l’habitude commence à pleurer. Puis se calme doucement au contact de son père…
« Eh ben, eh ben... Faut pas avoir peur Kokhavah... Bon, je vous montre le chemin ? »

L’aventure commence ici…