Alsciaukat
| Sujet: Fragment #151 - Comme une ode à ce qui fut notre famille 20.07.08 13:40 | |
| Dimanche 20 juillet 2008 à Joué-lès-Tours Le ciel, bleu, partout. Comme tant de fois par le passé, parfois seul, parfois accompagné, je reste allongé dans l'herbe, sans trop réfléchir à ce qui m'entoure, le visage inondé de soleil. Il fait beau, il fait bon. Les oraux sont finis, depuis bientôt une semaine. Je ne peux pas dire qu'ils se soient vraiment bien passés, ni qu'ils ont été catastrophiques. Ils ont eu lieu, simplement, et je n'y pense pas. Léa me manquait, et plus d'une fois j'ai pensé à ses yeux plutôt qu'à des formules mathématiques. Je croise mes doigts derrière ma tête, la soulevant légèrement, puis croise également les jambes. Comme un touriste, comme un heureux vacancier. Et je me rends compte que je commence à me réconcilier avec la vie. Je n'oublie rien. Je sais que Léa est là, à Saint Avertin, à l'hôpital, dans le coma. Elle me manque terriblement, et il ne se passe pas une minute sans que je pense à elle. Mais il arrivera ce qu'il arrivera. En attendant je laisse la vie suivre son cours. Je ne fais pas grand chose de mes journées, je reste la plupart du temps immobile. Je lis un peu, je regarde quelques films. Je ne travaille pas, je ne pense plus aux cours. Les résultats des oraux arriveront bien assez tôt. Je ne suis même pas allé voir les notes qui doivent déjà être tombées pour le premier concours que j'ai passé. Je vais tout de même devoir aller sur internet afin de bâtir ma liste de vœux. Je pourrais revenir en prépa, l'an prochain. Comme ça je serais encore à Tours. Je pense à mon ange allongé dans son lit d'hôpital, dont tant de choses dépendent. « Léo, on va manger ? » Je me redresse sur un coude afin de voir Jérôme. Il est debout dans l'encadrement de la porte fenêtre du salon. J'imagine Christelle, derrière lui, assise dans le canapé. Mais elle n'est plus là. Je ne l'oublie pas non plus. Je n'oublie pas non plus celui qui aurait du être mon petit frère. Je chasse d'un sourire les larmes qui voulaient monter, et me lève. Je passe dans la cuisine, et amène les couverts sur la table dehors. Nous avons voulu venir dîner ici. Revoir Joué-lès-Tours. Si Léa se réveille, cette maison sera à elle. Elle en fera ce qu'elle désirera, dès lors qu'elle sera majeure. Assiette, couteau, fourchette. Le soleil se reflète sur l'argent. Pendant que je finis mon office, Jérôme apporte une salade de pâtes qu'il a préparée. Une comme celles que Christelle faisait. Nous nous asseyons et commençons à manger. En même temps, nous parlons, il me raconte son boulot, je lui raconte les derniers films que j'ai vus. Ambiance saine, joyeuse. Notre repas résonne dans la douceur du soir, comme une ode à ce qui fut notre famille. Nous ne l'oublions pas.
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #151 - Comme une ode à ce qui fut notre famille 20.07.08 18:31 | |
| Ok, le pathos c'est facile Alsciau. Mais quand même, tu fais ça tellement bien...
J'ai adoré "Le soleil se reflète sur l'argent". | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #151 - Comme une ode à ce qui fut notre famille 20.07.08 21:51 | |
| Facile peut-être mais on est pas tombé dans le surjoué/surfait. Et par exemple quand il dit : "je laisse la vie suivre son cours." Il n'y a rien de vraiment tragique et on sent qu'il a envie d'y croire, que c'est un "en attendant la suite", qu'il y aura un après et qu'il y a presque un espoir... Moi j'ai bien aimé, en plus comme ça t'es a égamlité avec Betel... à quand Léo en haut du tableau ? | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 21.07.08 12:13 | |
| Hé hé, eh bien merci ^^' En fait je voulais même pas jouer sur le pathos cette fois-ci, je voulais faire quelque chose de plus positif XD On passe doucement à autre chose, comme tu dis, Pro ; normal, c'est le 151° ^^ | |
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| Sujet: Re: Fragment #151 - Comme une ode à ce qui fut notre famille | |
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