Fragment #12 - Roméo, Tristan, Abélard et les autres.

Je lui ouvre la porte, son service vient de se terminer, il est cinq heure du matin. Ses yeux noisettes m'interrogent. Je lui tourne le dos et retourne me coucher. Quelques minutes plus tard, il est là, face au lit, en train de se déshabiller. Le corps qu'il dévoile semble parfait, légèrement musclé, imberbe et élancé. Roméo n'aurait pu être plus beau, Tristan plus parfait et Abélard plus gracieux. Il me rejoint dans le lit, pose sa tête sur l'oreiller et me fixe. Nous nous regardons, satisfaits de nous retrouver.

Hier, un seul mot est sorti de sa bouche :
- Café.
Lorsqu'il est parti, le charme s'est brisé et je me suis pour de bon réveillé. Ma journée s'est écoulée lentement, mes pensée ne tournant qu'autour de Roman.

Ma main lui caresse le visage et descend sur son épaule avant d'achever sa course sur son bras. Sa peau est douce, satinée.
Il change de position et me tourne le dos.
Je ne sais que faire ? Je sens comme un désaveu implicite, un rejet inexprimé.
- Maintenant c'est moi qui ai peur dit-il doucement, dans un chuchotement. Sa voix est légère et douce, légèrement enrouée.
Je m'approche de lui, mon torse se colle à son dos, mon bassin à ses reins, et mes pieds aux siens. Mon nez effleure sa nuque et respire le parfum de sa peau.
Je le sens se détendre et entends un soupir. Quelques minutes plus tard il dort, du sommeil du juste, comme un bienheureux.
Quelques instants plus tard, je tente de me lever, sachant que je ne pourrai me rendormir avec lui à mes côtés, mais sa main me retient, doucement, fermement.
Il se retourne et me regarde , les yeux ensommeillés. Puis doucement ses lèvres effleurent les miennes d'un baiser.