Antarès
| Sujet: Fragment #5 - Un sourire, puis la confusion 11.04.08 10:53 | |
| Mercredi 9 août 2006 à Trévignon J'ouvre les yeux et relève rapidement le buste. Où suis-je? Mon regard encore ensommeillé explore mon environnement immédiat. Une bulle... Je suis dans une bulle orangée, douce, et chaude. Je me laisse retomber sur mon duvet, lâchant mon premier soupir de la journée. Le camping, la Bretagne... j'avais presque oublié. Allez Déborah, on se motive! M'arrachant avec peine de mon sac de couchage, j'ouvre la moustiquaire et me libère de la fournaise qu'est devenue notre tente. Mes yeux sont agressés par un soleil éclatant, de quoi faire voler en éclat tous les clichés à propos de la région et de sa pluviométrie. Pas étonnant qu'il fasse si chaud à l'intérieur. La main en visière, je me met en quête des toilettes. Le chemin de gravier me fait tout d' abord voyager à travers une forêt de tentes, avant de me conduire dans une zone peuplée de mobile homes. A ma gauche, un petit vieux fait la sieste sur une chaise longue tandis que ses plus proches voisins se délectent d'une bière bien fraîche, à l'ombre d'un parasol. De l'autre côté du chemin, une bande de quadragénaires bedonnants s'adonne à une partie de pétanque, sur le terrain qui jouxte la piscine. Putain, ça craint ici. J'pourrais pas tenir deux semaines... Des éclats de rire me tirent de mes pensées. Je lève la tête et vois un groupe de jeunes qui se dirige vers moi. Deux garçons et une fille. Des jeunes gens d' à peu près mon âge. Le plus à droite, un garçon aux épaules carrées, les cheveux blonds, une serviette de bain autour du cou, se met à sourire. « Salut ! » C'est à moi qu'il parle? Non... Pourtant, c'est bien moi qu'il regarde. Il faut que je réponde. Mais, peut être qu'il y a quelqu'un derrière moi. Dans ce cas j'aurais l'air d'une cruche si je dit quelque chose. Oui, mieux vaut ne rien dire. Mais, si c'est vraiment à moi qu'il s'adresse, si je ne répond pas, il va penser que je suis malpolie... Mais je le connais même pas d' abord. Et merde ! Le petit groupe me dépasse et continue sa route. J'attends quelques secondes avant de me retourner. Ils sont toujours trois, personne d'autre qu'eux et moi sur ce chemin. Parfois, je me déteste. | |
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