Altaïr
| Sujet: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent 16.02.09 16:29 | |
| Samedi 14 février 2009 à Dijon Robin est en face de moi. Nous dinons tous les deux dans un restaurant japonais de la rue Musette, Osaka. A côté de nous, des poissons énormes et colorés flottent dans un aquarium. La rose que Robin m'a offerte est posée à côté de moi, sur la table. Je la regarde en souriant, parce qu'elle est vraiment belle, très rouge sur la nappe blanche. Nous, avec Robin, on n'aime pas trop la Saint Valentin, parce que l'amour, ça se fête pas juste un soir, comme ça ; c'est quelque chose qui doit être dans nos vies à chaque instant. Mais finalement, chacun de notre côté, on n'a pas pu résister à la tentation. Lui avec cette rose, moi avec ce restaurant. Je suis content qu'on ait décidé de surprendre l'autre, chacun de son côté, sans se concerter. Ça prouve qu'on se connait vraiment. Mon téléphone se met à vibrer. Je regarde qui m'appelle et voit le prénom « Anne » s'afficher sur l'écran de mon portable. Mince, qu'est-ce qu'elle me veut ? Je pensais qu'on ne se reverrait plus après l'insupportable soirée de l'autre fois. « Qui c'est ? me demande Robin, un peu agacé que quelqu'un nous dérange pendant notre dîner de Saint-Valentin. - Anne. Tu sais, mon amie du lycée que j'ai revu l'autre soir. Je décroche ou pas ? - Ben oui vas-y. » Je décroche en m'excusant avec une moue embêtée, et me lève pour aller répondre dans la petite cour du restaurant. « Allô ? - Salut Lilian, c'est Anne, je ne te dérange pas j'espère ? - Heu, non non, ça va. - Comment vas-tu ? - Je vais très bien, et toi ? - Ca va. - Tu ne fais rien de particulier ? - Heu non, rien de spécial... - Je voulais savoir si ça te disait de venir au restaurant ce soir avec Nino et moi, histoire de repenser au bon vieux temps. - Heu, vous fêtez pas la Saint-Valentin entre amoureux, avec Nino ?... - Lilian, tu sais comment on est nous, on est au-dessus de toutes ces choses conventionnelles. Et ça nous ferait plaisir de te revoir. J'ai dit à Nino que tu avais changé, que tu n'étais plus le Lilian horrible et détestable qu'on avait tant haï à la fin de notre amitié. » Mon coeur s'est mis à trembler. Pourquoi est-ce qu'elle me dit ces mots là, aussi durs, avec une voix aussi détachée ? Non, je n'ai pas changé Anne, je suis toujours ce « Lilian horrible et détestable ». C'est vous qui avez changé à cette époque. C'est vous qui m'avez abandonné alors que je traversais une période difficile. Vous m'avez haï sans raison, et moi je ne méritais pas ça. « Lilian, tu es toujours là ? - Je suis désolé Anne, ça ne va pas être possible. - Pourquoi ? - Parce que je n'ai pas aimé nos retrouvailles de l'autre soir et que je n'aime pas la façon dont tu me parles, là. - OK, ça a le mérite d'être clair. - Comment ça ? - Je savais bien que je n'aurais pas dû te faire confiance. Je croyais que tout allait pouvoir recommencer comme avant, j'ai cru au retour de notre amitié, j'étais vraiment heureuse. Et toi, tu me trahis à nouveau. Je me sens blessée, Lilian, blessée au fond de mon coeur. » Je l'écoute et je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment mon amie a pu devenir la fille à l'autre bout du fil, la fille qui me dit ce qu'elle est en train de me dire. « Tu sais Anne, je crois qu'il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas dire, des fois, parce que même si elles sont vraies, elles font mal aux gens. - Ah oui ? C'est vraiment ce que tu penses ? - Oui, c'est vraiment ce que je pense. - Alors dans ce cas, je te remercie. - De ?... - De m'avoir fait comprendre que j'étais dans l'erreur. - Je te suis pas, là, Anne. - Je croyais que tu cherchais la même chose que moi. Une amitié pure et profonde, sans mensonges. Je comprends maintenant que toi, tu cherches plus des « potes » ou des « connaissances » que de véritables amis. Je ne te blâme pas. Au contraire, je te remercie de m'avoir aidé à mieux comprendre combien je me fourvoyais. Je t'aimais comme un frère, mais mes larmes étaient vaines. Je vais pouvoir guérir, maintenant. Au revoir. » Elle raccroche. Je reste là, interdit, dans la cour du Osaka. Dans la rue Musette, des gens passent et regardent les prix des différents menus, indifférents. Les gens meurent quand ils évoluent. Celle qui était mon amie la plus proche est morte depuis longtemps. Je ressens une profonde douleur à cette pensée. Je retourne voir Robin, un peu déconfit. Non, je n'ai plus faim. Je voudrais que l'on passe au Dionysos après manger. Et qu'on boive un peu pour oublier tout ça. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent 16.02.09 20:01 | |
| Pfff quelle salope celle là aussi ! Elle connaît pas Alex ^^ | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent 16.02.09 20:30 | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent 27.02.09 3:05 | |
| Grrr j'ai envie de la butter cette espèce de ramassis de fausse couche ! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent 27.02.09 3:12 | |
| :D Fais toi plaisir, elle existe en vrai :D | |
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| Sujet: Re: Fragment #44 - Même le soir de la Saint-Valentin, des gens meurent | |
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