Fragment #13 - Merveilleusement bien

Je m'effondre dans le canapé, crevée par les allers-retours appartement-hôpital et l'inquiétude. Je crois que je vais ne plus bouger du reste de la journée. Je vais pour m'allonger lorsque Sean s'effondre à son tour sur le canapé.
« Ça va mon bébé ? T'as pas l'impression de prendre toute la place ?
- No.
- Et je me mets où moi ?
- On me. »
Il me fait un clin d'œil, et sourit.
« C'est pas vrai que tu penses à ça ??? T'es vraiment un pervers !
- Oh come on honey !
- Non, non et non. Je vais prendre une douche de toute façon. »
Je me relève et file dans la salle de bain. Je me déshabille et mets l'eau à couler. A partir de là, je compte jusque dix. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf.
La porte s'ouvre. Il a été plus rapide que d'habitude. Sean m'enlace et m'embrasse partout. On dérive vers la cabine de douche. L'eau est chaude, et ruisselle sur tout mon corps. Sean est encore habillé, mais il continue à m'embrasser. Sur la bouche, le front, le cou. Les épaules, la poitrine, le ventre... Je ne sais plus si c'est l'eau qui me brûle ou le désir d'avoir Sean en moi. Je retire son t-shirt, entre deux expirations de plaisir. Puis son jean rendu lourd par l'eau. Lorsqu'il rentre en moi, j'ai tout de suite ma réponse. Le désir brûle plus que n'importe quelle autre chose. Je jouis rien qu'au contact de Sean contre moi. Je jouis de chaque moment passé à ces côtés. Il vient en moi, je le mords dans son cou, pour ne pas hurler. C'est si bon. Sean me maintient contre la paroi de la cabine. Je regarde l'eau couler sur son torse, dessiner chacun de ses muscles, épouser les courbes de son visage, de sa bouche. Il a les yeux fermés. Je le trouve magnifique, là, à l'instant même. Un Dieu. Mon Dieu. Quand il les ouvre enfin, et qu'il les plante dans les miens, une nouvelle vague de désir s'empare de moi. J'éprouve un peu de honte quand même, à ne penser qu'à être près de mon homme, alors que mon frère est dans un hôpital. Je fais part à Sean de mes pensées.
« Honey, don't feel guilty of anything. You're more than a sister for him.
- I know. Je sais bébé. Mais c'est comme ça. Je dois prendre soin de lui. »
Le front de Sean se plisse, signe qu'il réfléchit à traduire en français ce qu'il veut me dire, et que ça lui vient moins naturellement que d'autres phrases. J'adore quand il fait ça.
« Et toi ? Qui doit prendre soin de toi ?
- Tu le fais très bien, Sean. Merveilleusement bien. »