Altaïr
| Sujet: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 1:47 | |
| Mercredi 18 mars 2009 à Dijon Ville brûlée. Je marche au milieu des décombres. Mes pieds nus sautillent sur les braises ardentes. Des corps jonchent le sol couvert de poussières et de gravas. Des corps informes brisés par le fléau. Je relève les yeux vers le ciel, où d'épais nuages sont en mouvement. Je ne comprends pas pourquoi j'ai survécu à ce cataclysme sans précédent. Rescapé de la colère de Dieu. Le feu a consumé les vies qu'il jugeait dissolues, mais pourquoi m'a-t-il épargné ? Est-ce que je ne suis pas moi aussi un de ces monstres qu'il faut éliminer ? Je tombe à genoux dans les cendres. Et de mes yeux coulent des larmes en fusion. Soudain, je me redresse en sursaut. Un Ange Exterminateur vole dans les environs, à la recherche de survivants. Il voudra me tuer, si je suis découvert. Sans savoir pourquoi, je me mets à courir pour lui échapper. Je sens alors son aura bouillonnante dans mon dos, mais je ne me retourne pas. Je cours plus vite que le vent, porté par la peur. L'Ange Exterminateur me poursuit. Déjà, il brandit sa lance enflammée. Et me précipite dans le feu purificateur.
Je me réveille, en nage. La sueur colle mon tee-shirt contre mon dos humide. Je sors du lit, pieds nus, en boxer, et me dirige vers la cuisine. Florian n'est pas là. Quelle heure est-il ? Si tard ? Je n'ai plus aucune notion du temps. Vivre sans horaires, c'est un calvaire. Je sens que plus rien ne me raccroche à la vie. Une pensée pour Robin, la première de la journée. Est-ce que jours après jours, ces pensées deviendront plus tardives, jusqu'à disparaître définitivement ? Je me sers un bol de lait avec quelques céréales, attrape une petite cuiller et m'installe à table devant la télé. Déjà, je n'ai plus faim. Une vague de nausée me remplit l'estomac. Depuis qu'il est parti, je n'arrive plus à manger comme avant, car je me souviens trop de ces soirées romantiques, quand il me cuisinait des petits plats avec amour. Je déteste ces souvenirs qui viennent me hanter la mémoire. Je voudrais oublier, tout oublier. On frappe à la porte. Je n'irai pas ouvrir. De toute façon, je ne suis pas habillé. On frappe encore. Je reste assis, sans bouger. Est-ce qu'on entend la télé depuis le couloir ? « Commissaire Bruno Forestier, j'aimerais vous parler de l'accident qui a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 mars dernier. » Je me redresse d'un coup, comme sous l'effet d'une impulsion électrique. Pris de panique, je cours dans ma chambre pour enfiler un pantalon, et me précipite pour ouvrir la porte. Sur le seuil, deux hommes d'une cinquantaine d'année me font face, l'un, en retrait, portant un uniforme de police, l'autre, en avant, portant une veste noire élégante et une chemise blanche gonflée par son ventre. « Monsieur Mahogany, commissaire Bruno Forestier et lieutenant Xavier Mercier, nous avons quelques questions à vous poser. - Bien, entrez... » Je leur ouvre la porte en baissant les yeux. Ma voix tremble, mon visage s'est empourpré. J'ai toujours eu peur des policiers, surtout en uniforme. Leur présence m'intimide et me gêne, d'autant plus que je ne suis pas lavé ni peigné. Je n'ai même pas pris le temps de me brosser les dents. « Je suis désolé, je balbutie en guise d'explications, je viens juste de me lever... - C'est pas grave. Vous êtes bien Lilian Mahogany ? - Oui, c'est moi. - Votre frère n'est pas là ? - Il doit être dans sa chambre. - Vous pouvez aller le chercher, s'il-vous-plait ? » J'acquiesce. Mes pas me guident comme un automate sur le pas de la porte de la chambre de Florian. Je frappe quelques coups, et, n'obtenant pas de réponse, l'ouvre de moi-même. « Il n'est pas là, dis-je en revenant vers les policiers. - Vous savez où il peut être ? - Non, mais je pense qu'il va revenir bientôt... - Peu importe. On nous a dit que vous aviez reçu une lettre anonyme, peu avant l'accident. » Maura. C'est donc elle qui les a envoyé ici. Je ne vois pas qui d'autre aurait pu faire ça. Qu'est-ce qu'elle cherche, au juste ? Pourquoi est-ce que vous vous acharnez autant sur cette fichue lettre ? « Nous voudrions voir ce message, monsieur Mahogany. D'après nos experts, quelqu'un aurait délibérément saboté le moteur de la voiture, provoquant l'accident qui a causé la mort de Robin Guitry. Nous devons faire enquête. » | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 1:51 | |
| Genial ce fragment mais du coup je cherche qui peut en vouloir à Lilian et je ne vois pas, ça m'enerve ! | |
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Aldébaran
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 11:23 | |
| Mais euh non !!! Robin est mooooooort? ahah peut etre que c'est Jed dans une rage jalouse :) | |
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Menkalinan
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 11:33 | |
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Aldébaran
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 13:06 | |
| Euh je croyais qu'on avait pas le droit de flooder. De plus, vous ne savez pas ce dont Jed est capable!! Et puis vous ne savez même pas où il est pour le moment, peut etre qu'il est de retour à Paris ;-) Suspense!!!!!! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 14:13 | |
| Heu Aldé tu dis n'imp là, donc tais toi :D | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres 20.03.09 19:29 | |
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| Sujet: Re: Fragment #61 - Sous les décombres | |
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