Vendredi 15 mai 2009
entre Plombières-les-Dijon et Dijon
L'horloge du salon sonne vingt-et-une heures. C'est l'horaire que je m'étais fixée. Je décroise les jambes, et dépose mon livre sur la table basse après avoir pris soin de placer en son sein mon marque page. Je me lève et défroisse machinalement ma jupe avec un léger revers de main. Je déchausse mes lunettes et les confie à leur étui pour les protéger. Le chat me suis dans la cuisine. Il lape un peu d'eau pendant que je m'en fais couler un verre.
Mon manteau, mes clés, mes papiers, c'est bon ; j'éteins la lumière et ouvre la porte d'entrée -de sortie en l'occurrence – lorsque j'entends le téléphone sonner. Que faire ? Je sors et ferme la porte à clé. De toute manière, si c'est important, mon correspondant laissera un message, et puis si je vais décrocher je risque d'arriver en retard à la gare.
Je regarde ma montre, le feu passe au vert. Je suis un peu en avance, de cette façon j'ai le temps de trouver une place pour me garer.
Voilà mon grand garçon qui descend du train, un sac dans chaque main. Je m'avance à sa rencontre et l'embrasse bien chaleureusement. Derrière lui, une jeune et belle demoiselle, qui semble ne plus savoir quoi faire de ses bras depuis qu'il lui a pris son sac, me salue. Je m'approche et lui fait la bise. Je ne veux pas qu'elle se sente gênée.
« Maman, Jessica dont je t'ai parlé au téléphone.
- Je m'en serais douté tu sais. »
Il rougit, et elle s'accroche à son bras pour traverser la gare. Une fois les sacs dans le coffre il s'installe au volant et nous ramène tous les trois à la maison. Normalement tout est propre, j'ai dépoussiéré un peu plus que d'habitude car nous avons de la visite, et je ne veux pas que sa petite amie pense que je suis négligente sur la propreté.
Je descends ouvrir la grille, et il recule la voiture dans la cour.
« Allez vous laver les mains, je vais vous servir le dîner. Vous devez avoir faim. »
Le voyant du répondeur clignote.
Vous avez deux nouveaux messages. Message, reçu aujourd'hui à vingt-et-une heures onze. « Bip. Bip. Bip... » Message reçu aujourd'hui à vingt-et-une heure treize. « Sylvie c'est moi, Mario. Pourquoi est-ce que tu m'évites comme ça. On pourrait au moins en parler. Je t'en prie, rappelle-moi. Je t'aime. »