Fragment #131 - Vibration nocturne

La nuit a tout englouti. La raison, la folie, les corps qui se mêlent et le cœur qui bat. Rideau d’ombre qui cache, dissimule et efface. La lune se détache sur ce ciel d’encre où des nuages passent, miroir du jour oublié, reflet d’un rêve inachevé. Au dessus de l’astre nocturne, une traîné lactée, un nuage illuminé souligne la beauté d’Astarté et met en évidence le halo de sa puissance. Une lumière bleutée éclaire les toits de Paris et quelques fenêtres encore allumées laissent deviner la vie qui se poursuit. Des étoiles solitaires brillent et palpitent dans ce ciel épuré. Tout est calme. Rien ne bouge. Pas un bruit.
Il reste de la beauté en ce monde.
J’aimerais pleurer face à la douleur qui m’assaille. Je voudrais exprimer ce sentiment de perte qui enserre mon cœur et foudroie mon âme. La beauté peut faire mal dans un monde où tout est gris.
J’étouffe.
Un souffle d’air frais passe, il porte avec lui le parfum de l’automne, cette pureté un peu froide et humide qui ressource comme de l’eau de lune. Mon corps frissonne comme révulsé par tant de vérité. Je ne suis que souillure, corruption et dépravation.
L’étranger dort dans mon lit. Sa respiration est lourde, maladive et chargée. Il dégage, même endormi quelque chose de malsain et de létal. Son pénis, énorme même au repos, repose entre ses jambes comme un serpent assoupi. Malgré la douleur qui pulse dans mes fesses, j’en ai encore envie.

Où est la beauté en ce monde quand on laisse courir en nous l’infection avec plaisir et satisfaction ?