Alioth
| Sujet: Fragment #44 - Cinq heures du matin 23.12.09 2:31 | |
| Mardi 22 décembre 2009 à Paris Il est cinq heures du matin et le réveil sonne depuis une demi-heure. Je sors de mon sommeil avec difficulté et laisse tomber ma main sur le réveil afin qu'il s'arrête de crier. Car au début, j'ai cru que c'était un cri. Il y avait Michael dans la forêt et je lui courais après, puis il a disparu et j'ai entendu ce cri. C'était si douloureux. En courant à travers les hautes herbes, je cherchais Michael. Dans le froid. Dans la brume matinale. Et le cri persistait. Jusqu'à ce que je me réveille. Je cherche mon paquet de cigarettes et, entre deux quintes de toux, j'en allume une. J'ai le nez bouché et les yeux gonflés. Il fait trop chaud ici ; j'ai encore oublié de couper le chauffage avant de m'endormir. Après avoir écrasé ma cigarette et en avoir allumé trois autres à la suite, je sors un pantalon de jogging, enfile un sweat-shirt, une écharpe, mes tennis, et je claque la porte de chez moi. Dehors, il fait noir et le froid est glacial. Il n'a pas neigé cette nuit, mais il y a encore du verglas sur le sol. Je commence par trottiner lentement puis mes foulées sont plus grandes. Dans quelques minutes, j'oublierai le froid. En traversant la place de la Bastille, je manque de me faire renverser par un taxi. Je poursuis ma course rue de la Roquette, remonte jusqu'au Père Lachaise, descends le boulevard Menilmontant puis l'avenue Philippe Auguste. A la Nation, je rattrape le boulevard Diderot puis remonte la rue de Lyon. Je reprends mon souffle dans l'ascenseur. Arrivé chez moi, je me sers un verre de jus de pamplemousse et j'allume une clope. La meilleure, celle après l'effort. La pire, certainement. J'imagine mes alvéoles pulmonaires largement ouvertes et la fumée qui s'y infiltre. Les premiers effets de la cigarette sont maintenant installés : essoufflement plus rapide, toux fortes et répétitives le matin, poumons chargés au réveil... Je fume encore plus qu'avant, un paquet, peut-être plus, sans compter toutes les cigarettes supplémentaires lors de mes escapades nocturnes. Il est six heures et demie et j'ai déjà fumé cinq cigarettes lorsque d'autres sont encore endormis ou sortent à peine du sommeil. La ville, en bas, commence à se réveiller doucement. Je me déshabille et prends une douche brûlante. Téléphone. Le téléphone sonne toujours lorsque je suis sous la douche. La probabilité est pourtant faible, mais ça ne rate jamais. Je décroche après avoir enfilé un peignoir. Réveillé ? Depuis un moment, oui. Je perçois, même s'il est silencieux, le sourire de Jacqueline. J'ai du travail. Quel délai ? Deux semaines, grand maximum. Sexe ? Un homme. Quel âge ? La petite trentaine. Paris ? Oui. Écoute, je te donne tout ça tout à l'heure. On se voit aux Associés ? Quand ? Dans deux heures. D'accord. Très bien, à tout à l'heure. J'enlève mon peignoir et regarde mon corps nu dans la glace. Il est parfait. Muscles saillants, aucune trace de gras. Parfait, sauf cette cicatrice, là, au-dessus de la hanche. Discrète, mais visible. Je me masturbe devant mon corps magnifique. | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #44 - Cinq heures du matin 23.12.09 10:45 | |
| La suite ! La suite ! Quel suspens, je suis bien curieux ! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #44 - Cinq heures du matin 23.12.09 12:38 | |
| Pfff. J'adore, comme toujours... et me réjouis d'avoir des nouvelles d'Amaury, et me permets d'espérer son retour régulier ! ^^ | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #44 - Cinq heures du matin 23.12.09 14:13 | |
| Idem dem C'est vrai ça, c'est toujours quand on est occupé que le téléphone sonne ^^ | |
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| Sujet: Re: Fragment #44 - Cinq heures du matin | |
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