Alkaïd
| Sujet: Fragment #5 - Attente 31.08.10 20:16 | |
| Mardi 31 aout 2010 à Dijon Les Portes de l’Enfer sont encore fermées, c’est drôle ! non ? non ! Une foule éparse attend, et oui nous sommes nombreux à attendre. La foule bruisse et raconte que c’est de pire en pire, certains ont même les larmes aux yeux, moi tôt le matin, c’est l’odeur du tabac qui m’écœure, cette odeur d’accoutumance rance, rien qu’un substitut minable à la peur du temps. Basta ! Il fait froid ce matin et je dois reconnaître que finalement ma présence ici me déçoit. Je regarde ces visages blafards sans doute aussi déçus que le mien. Je cherche mon visage dans la foule, mais je ne vois qu’illusions perdues, détresses et futurs maladifs et je prends conscience de la perte de mes propres illusions. Je me suis lancé dans une aventure comme on s’endors, j’ai essuyé les soucis comme dans un rêve, j’ai attendu des miracles à en tomber malade, j’ai voulu prouver, éprouver dans la douleur, puis frôlant la mort j’ai pris conscience que je ne dormais pas, alors je me suis remis debout faiblement et j’ai agi, réagi, mais le mal était fait je n’avais plus que les moyens de sauver ma dignité, j’avais perdu celles des autres, malgré tout je suis de nouveau en piste et prêt à affronter le Suppôt et ses Sbires. Ils ne peuvent rien contre ma culpabilité, ils ne sont que les cigarettes d’une société paranoïaque, mon esprit s’échauffe. Basta ! Les Portes de l’Enfer s’ouvrent. Les uns derrières les autres nous passons sous le portique de la peur. Le gardien hépatique nous regarde avec pitié. Nous l’ignorons avec morgue. Je n’avais pas remarqué l’usure de la moquette. Les affaires marchent… ou pas ! Dans l’antichambre du Suppôt, certains préfèrent attendre debout, immobiles ou pas, d’autres sont assis s’occupant ou faisant semblant, les accros sortent fumer malgré le froid, et sans doute à cause du silence « religieux ». Je suis sorti aussi. Les fumeurs sont grégaires, j’ai l’impression de voir des troglodytes autour d’un feu commun. Basta ! oui je sais j’exagère, mais je reste quand même à l'écart. L’austérité du lieu nous impacte, nous semblons tous voutés. Une jeune secrétaire de l’Enfer semble s’ennuyer, et nous regarde avec indifférence, ses yeux sont maquillés, ses cheveux brushés avec soin, son fond de teint parfait et ses couleurs m’ont illusionné, j’ai cru un moment qu’elle était vivante, mais pourquoi l’Organisation Actuelle s’encombrerait d’humain inutile, un mannequin avec un demi-millier de mots d’autonomie est largement suffisant. L’austérité, donc, nous rend coupable, coupable de légèreté, vous avez fauté nous dit-elle sous son mur de briques rouges sombres. Les pas sont feutrés, les voix atténuées, Un Sbire suffisant traverse l’espace qui lui est connu, puis un autre et encore un autre, pendant que pour nous l’attente est de rigueur. Le cérémonial est réduit au minimum, un appel, un couloir, une vérification d’identité, un autre couloir, une pièce luxueuse sans tapage, on m’interroge, m’examine, me juge, je suis anxieux, mon cerveau fonctionne tout seul, je n’ai pas le temps de réfléchir, mon histoire est en place et même si parfois je butte sur les barrières de ma mémoire qu’importe, cela ne semble pas important. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #5 - Attente 01.09.10 10:31 | |
| J'aimerais que tout ça ne soit que fiction. | |
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